15 000 scientifiques dénoncent un état de catastrophe planétaire

Ils sont biologistes, physiciens, astronomes, chimistes ou agronomes, spécialistes du climat ou des océans, de zoologie ou d’halieutique*…

Plus de 15 000 scientifiques de 184 pays signent un appel contre la dégradation catastrophique de la planète !

Dans une tribune parue en anglais, ce 13 novembre, dans la revue Bioscience, ils mettent en garde contre la destruction rapide du monde naturel et le danger encouru par l’humanité à force de s’obstiner à pousser les écosystèmes au-delà de leurs capacités à entretenir le tissu de la vie…

Ils demandent aux responsables politiques et aux décideurs d’adopter une alternative plus durable écologiquement afin d’éviter une perte catastrophique de biodiversité qui entrainera une misère généralisée.

Une des recommandations des auteurs est de réduire la consommation matérielle de la société. Le mode de développement à l’occidentale est nuisible et la démographie est mise en cause.

Epuisement des services rendus par la nature à l’humanité

A ce jour, ce texte est celui qui rassemblé le plus grand nombre de signatures de scientifiques du monde. L’ampleur de ce manifeste garde reflète celle de l’inquiétude partagée par toutes les disciplines des sciences expérimentales mais en 1992 à l’issue du Sommet de la Terre à Rio au Brésil, l’Union of Concerned Scientists et 1 700 chercheurs, dont une centaine de Prix Nobel signaient le World Scientists’Warning to Humanity. Ils dressaient déjà ce constat inquiétant : Les êtres humains et le monde naturel sont sur une trajectoire de collision ! Un quart de siècle plus tard, la direction n’a pas changé… Cette première alerte n’a pas été entendue.

Tribune

L’humanité se voit ainsi adresser une seconde mise en garde : Si nous voulons éviter de grandes misères humaines, il est indispensable d’opérer un changement profond dans notre gestion de la Terre et de la vie qu’elle recèle

Il y a 25 ans, ces scientifiques exhortaient déjà l’humanité à freiner la destruction de l’environnement. Ils avertissaient sur les dégâts actuels, imminents ou potentiels causés à la Terre, la diminution de la couche d’ozone, la raréfaction de l’eau douce, le dépérissement de la vie marine, les zones mortes des océans, la déforestation, la destruction de la biodiversité, le changement climatique et la croissance continue de la population humaine.

Ils insistaient sur l’urgence de changements fondamentaux afin d’éviter les conséquences qu’aurait fatalement la poursuite de notre comportement.

Les scientifiques expliquaient que le vaste nombre d’êtres humains, (augmenté de 2 milliards en plus depuis 1992, soit + 35 %) exerce sur la Terre des pressions susceptibles de réduire à néant les efforts déployés pour lui assurer un avenir durable.

Quelles réponses l’humanité a-t-elles apportées depuis 1992 ?

Au regard des données chronologiques disponibles, excepté la stabilisation de la diminution de la couche d’ozone stratosphérique, force est de constater que les progrès pour résoudre les défis environnementaux sont insuffisants…Pire, la plupart des détériorations se sont considérablement aggravées :  le changement climatique, la déforestation et le mode production agricole, notamment l’élevage.

Un phénomène d’extinction de masse, le 6e en 540 millions d’années, est en route : de nombreuses formes de vie pourraient disparaître totalement ou se trouver proche de l’extinction d’ici à la fin du XXIe siècle.

La baisse des substances destructrices de la couche d’ozone depuis 1992 montre qu’il est possible de réaliser des changements positifs à condition d’agir avec détermination.

Des progrès ont également été accomplis dans la lutte contre la famine et l’extrême pauvreté. Grâce aux investissements  pour l’éducation des femmes et des jeunes filles, une baisse du taux de fécondité a pu être observée dans plusieurs régions du globe.

Le déclin de la déforestation dans certaines zones est prometteur et le développement rapide du secteur des énergies renouvelables est encourageant. Mais les modifications réalisées en matière de politiques environnementales, de comportement humain et d’inégalités mondiales sont loin d’être suffisantes.

Mesures indispensables et urgentes pour préserver la biosphère en danger

Réévaluer le rôle d’une économie fondée sur la croissance

Limiter la croissance de la population

Réduire les émissions de GES

Encourager les énergies renouvelables

Protéger les habitats naturels, restaurer les écosystèmes et limiter les espèces exotiques envahissantes…


*science de l'exploitation des ressources vivantes aquatiques