Italie : victoire du Oui aux referendums en Lombardie et Vénétie

Lors des référendums organisés ce dimanche 22 octobre en Lombardie et Vénétie, les électeurs se sont majoritairement prononcé en faveur d’une plus grande autonomie.

Selon les chiffres quasi définitifs, ils ont voté Oui à 95 % en Lombardie et à 98 % en Vénétie.

Le taux de participation, estimé entre 40 % et 57 %, est suffisamment important pour envisager une négociation avec le gouvernement à Rome. Roberto Maroni, président de la Lombardie, avait indiqué qu’à 34 % ce serait un succès… En Vénétie, le scrutin n'était valide qu’au-dessus de 50 %.

Contrairement à la Catalogne, en crise ouverte avec le pouvoir central à Madrid, il ne s'agit pas de sécession, mais d'obtenir davantage d'autonomie en matière d'éducation, de protection de l'environnement, de sécurité au travail ou de fiscalité. La Lombardie, 10 millions d'habitants, et la Vénétie, 5 millions, contribuent à 30 % du PIB italien.

Elles figurent parmi les régions les plus riches du pays. En termes d'endettement, de dépenses publiques/habitant et pour le fonctionnement du système de santé, ces régions sont aussi parmi les plus performantes d’Italie.

Nous ne sommes pas la Catalogne, a déclaré Roberto Maroni. Nous restons à l'intérieur de la nation italienne avec plus d'autonomie quand la Catalogne veut devenir le 29e État de l'Union européenne, a poursuivi l'ancien ministre. D'aprèslui la Lombardie reverse chaque année au Trésor italien 54 milliards d’€de t axes de plus qu'elle n’en reçoit… Afin d’accroître les financements régionaux dans la recherche et le développement en faveur des PME familiales et des start-ups,  Roberto Maroni, entend diviser ce chiffre par 2. Il entend également mettre en place des exonérations fiscales pour les entreprises étrangères s'installant dans la région. Un des objectifs est d'attirer les investisseurs s et également de tirer profit du Brexit : Milan, est par exemple, en concurrence avec Barcelone et d'autres villes pour accueillir le siège de l'Agence européenne du médicament, qui doit quitter Londres.

Soulignant que la volonté d'autonomie était partagée par une population entière et non portée par un seul parti, Luca Zaia, président de la Vénétie, l’a qualifié de big bang institutionnel… En déplorant que la transmission des résultats ait été affectée par une attaque informatique. Nous avons 3 niveaux de sécurité, les hackers en ont atteint 2, a-t-il dit. La Vénétie est la Catalogne d'Italie, souligne Luca Zaia Composée de PME dont 80 % ontmoins de 15 employés, 600 000 entreprises, un PIB de 150 milliards d'€ et le taux de chômage le plus bas d’Italie : 6,8%.

Le Oui était également soutenu par Forza Italia, le parti de centre droit de Silvio Berlusconi et du Mouvement Cinque Stelle populiste ainsi que plusieurs syndicats et organisations patronales. Le Parti démocrate, centre gauche, au pouvoir n'avait pas donné de consigne mais certains prédisaient un flop à moins de 50 %. Même si elles s'inscrivent dans le cadre constitutionnel, le gouvernement juge que ces consultations n’étaient pas nécessaires… Les résultats des référendums ne sont pas contraignants mais cette large victoire va donner aux 2 régions davantage de légitimité pour obtenir plus d’autonomie.