25 avril : Journée mondiale de lutte contre le paludisme

Le 25 avril, c’est la journée internationale de lutte contre le paludisme. Un risque pour près de la moitié de la population mondiale*.

Pour l’OMS, l’éradication de cette maladie parasitaire est un enjeu de santé publique.

La prévention et les traitements existent et, heureusement, depuis 15 ans, le combat contre la maladie progresse. Dans 90 pays concernés*, les nouveaux cas d’infection ont été réduits de 30 %, la mortalité a été divisée par 2 mais le fléau continu de tuer entre 400 et 500 000 personnes chaque année. 75 % des victimes ont moins de 5 ans.

Selon l’OMS, il est techniquement possible d'éliminer le paludisme dans plus de 35 pays, d’empêcher son retour et de réduire de 90 % mortalité et contaminations. Cet objectif ambitieux pour 2030 suppose des investissements de plus de 5 milliards $ et ainsi qu’une mobilisation accrue des acteurs sur le terrain.

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Pour éviter le Plasmodium Falciparum, principal responsable de la transmission du virus, les populations les plus à risque doivent être équipées de moustiquaires imprégnées avec des insecticides qui doit s’accompagner d’une démarche éducative : il ne suffit pas d’avoir la moustiquaire chez soi, il faut dormir dessous ! insistait un volontaire d’une communauté en Côte d'Ivoire.

La croissance des résistances met en péril les progrès accomplis

De plus, comme dans tout traitement antiparasitaire, des résistances aux insecticides et aux antipaludiques** apparaissent. Une baisse d’efficacité des moyens de lutte conte le paludisme qui entraine fatalement une augmentation du nombre de malades et de la mortalité ! Ces phénomènes sont avérés notamment au Cambodge, au Laos, en Thaïlande, en Birmanie, au Bengladesh et à l'est de l'Inde et pourraient  atteindre l’Afrique par l’Océan Indien.

Un vaccin prometteurs et un traitement du sang avant les transfusions

Le vaccin RTS S/AS01, Mosquirix, a été recommandé pour des tests par l’OMS en 2015. Le laboratoire GSK (GlaxoSmithKline) a conduit des essais dans 7 pays africains sur des bébés de 6 semaines à 17 mois. Le vaccin s’est montré efficace sur plus de 50 % des enfants de 5 à 17 mois et seulement sur 30% des nourrissons de 6 à 12 semaines.

Au Ghana, la moitié des donneurs de sang sont porteurs du paludisme et en n’ont pas de symptômes. De plus, la majorité des transfusions se font avec du sang non décomposé en plaquette et plasma. 8 patients ont reçu des transfusions traitées aux UV et à la vitamine B2.  Un seul patient a contracté la maladie. La proportion avec du sang non traité est de 8 contaminations sur 37 patients. L’étude menée avec le professeur de Jean-Pierre Allain l’université de Cambridge, a été publiée dans The Lancet.

Parmi les autres pistes, celle de procéder à un traitement de masse, y compris de ceux qui n'ont pas de symptômes, pour s'assurer de l'élimination du parasite. L’expérience est menée par Mae Sot et son équipe, en Thaïlande dans certains villages où la proportion de personnes porteuses est élevée. Un programme soutenu par le Fonds mondial et la Fondation Gates. Les résultats, très encourageants, rappellent fort justement que les humains sont autant des vecteurs du parasite du paludisme que les moustiques !

Enfin, ies acteurs de terrain ont besoin de tests de dépistage plus performants de moyens pour atteindre toutes les populations parfois isolées, dans les montagnes, ou les forêts, où vivent et travaillent des communautés migrantes. Les défis sont scientifiques mais aussi politiques et financiers. L'engagement des sociétés civiles sera donc décisif pour réussir l'élimination du paludisme.

*3,2 milliards d'individus

**L’Artémisinine, un composant essentiel des thérapies utilisées.

***Par l'Institut Pasteur de Vientiane, l'Institut de Recherche pour le Développement et l'Université Kasetsart à Bangkok, avec l'appui financier d'Expertise France (projet MALVEC