Cocoricos : Maurice et Coco dans le collimateur de la justice
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- Catégorie : It's a strange, strange world...
- Publié le Jeudi, 18 juillet 2019 18:25
Le 4 juillet, le coq Maurice de Saint Pierre d’Oléron avait déjà du courageusement affronter un procès à Rochefort (17) : depuis 2 ans, son chant matinal a déclenché un conflit de voisinage, apparemment insoluble… autrement !
il est ici question de bruits comme ils pourraient être causés par un chien, ou de la musique, explique l’avocats des plaignants. Excédés, ils aspirent à retrouver leur tranquillité, justifie-t-il.
La campagne, c’est vivre ensemble, soutient la défense des époux Fesseau, les propriétaires de Maurice. Il réclame 1 000 € d’indemnité, reversés à la caisse des marins péris en mer.
Verdict le 5 septembre prochain…
En attendant Maurice a quand même conservé le droit de passer l’été sur l’Ile, dans son jardin. Et une pétition en sa faveur a déjà recueilli plus de 137 000 signatures.
Foutez-moi la paix et laissez-moi chanter ! dit Maurice… selon Corine Fesseau
Mais ce 15 juillet dans l’Oise, le propriétaire du coq Coco a été lui condamné par le tribunal de Compiègne (60), à verser immédiatement 500 € et les frais de justice déboursés par la plaignante… au titre du préjudice subi, à savoir les chants du coq !!!
La police municipale et un juge sont venus constater les capacités vocales de Coco : il a chanté 23 fois en 26 mn. Ça me démoralise. Je suis déjà à plus de 2 000 € de frais de justice dans cette affaire, ils sont en train de m'achever financièrement, déplore-t-il. Bien sûr il a fait appel, lancé lui aussi une pétition
J’ai du l’exiler chez une amie dans le centre-ville, là-bas il n'est pas embêté... je vais le voir tous les jours, raconte-t-il.
Sérieusement ? Oui !
Au demeurant concept idéaliste, la Justice sera-t-elle réduite, avec l’avènement de l’ère urbaine, à un instrument de manipulation au service l’absurdité ?
C'est une humiliation pour le campagnard de passer en justice à cause de quelqu'un qui vient de l'extérieur, fustige Bruno Dionis du Séjour, maire de Gajac et auteur d’une tribune demandant le classement des bruits de la campagne au patrimoine national. Il en a plus qu’assez de voir des ruraux traînés en justice pour braiment des ânes, meuglement de vaches ou tintement de cloches.
Moi quand je vais en ville, je ne demande pas qu'on enlève les feux rouges et les voitures ! insiste-t-il.
En 4 jours, plus de 150 couriels de soutien sont parvenus à la Mairie de Gajac..
Je regarde ce qu’on peut demander au ministère de la Culture et, si les procédures législatives ou réglementaires en vigueur ne sont pas suffisantes, je proposerai une extension juridique, a répondu un député de Lozère. Ces bruits sont un cadencement de la vie d’un territoire. Il est insupportable que des personnes qui n’en sont pas originaires veulent imposer leur conception au détriment de la vie rurale, a-t-il renchérit.