Présidentielle 2012 : Marine Le Pen vise l'échec de Nicolas Sarkozy

Pour sa première candidature à l'élection présidentielle, Marine Le Pen a réalisé le score historique de 17, 9%. Ce résultat dépasse celui du Front National aux élections présidentielles de 2002 : 16 % qui avait porté Jean-Marie Le Pen au second tour. Les suffrages convoités de plus de 6 millions d'électeurs la placent en position d'arbitrer  le second tour du 6 mai.

Qui sont les électeurs de Marine Le Pen ?

Les analystes politiques diagnostiquent qu'elle doit ce succès à l’électorat traditionnel du FN : ouvriers,  employés, artisans chômeurs,  jeunes non-diplômés et/ou en situation de précarité. Il s’agit souvent d’un vote protestataire de ceux qui ne se se sentent pas représentés par les partis politiques traditionnels et ils ont l'impression que Marine Le Pen se préoccupe de leurs problèmes : l'exclusion, l’insécurité et l’immigration, sans l'imaginer forcément au gouvernement. Grâce à son image dédiabolisée, Marine Le Pen a glané 2 ou 3 % de voix supplémentaires à un électorat réticent à voter pour son père, voire es abstentionnistes.

Près de 50 % d’entre eux se considèrent comme de droite mais pourrait voter Hollande pour sanctionner le bilan de Sarkozy.

Pourquoi Marine le Pen espère-t-elle une défaite de Sarkozy ?

Afin de se présenter comme force d'opposition contre la gauche, Marine Le Pen a intérêt à voir Nicolas Sarkozy battu. C'est une des raisons pour lesquelles elle donnera vraisemblablement des consignes d'abstention. Ainsi, elle espère diviser l’UMP et l'affaiblir par l'émergence de plusieurs courants. Son but de profiter de sa dynamique record pour recomposer la droite française autour d’elle et des idées du FN.

Marine Le Pen vise avant tout à confirmer la montée du Front National lors des législatives. Même avec un mode scrutin majoritaire traditionnellement défavorable le FN se maintiendra au deuxième tour et pourrait remporter quelques sièges de députés pour marquer son retour à l’Assemblée nationale, tout en faisant perdre l’UMP, Etre en mesure de constituer à nouveau un groupe parlementaire est maintenant son nouvel objectif.
Et, un tel scénario n’est envisageable qu’en cas de défaite du président sortant, le 6 mai. Si Nicolas Sarkozy l'emportait, il aurait gagné sans le FN et emporté ses espoirs de siéger à nouveau à l'Assemblée Nationale.