Aurélie Filipetti, la ministre en visite à Florange



Après son émouvante nomination au ministère de la Culture en présence de Fréderic Mitirrand et de sa mère, des ombres d'André Malraux et de Jack Lang qui planent sur son nouveau bureau, Aurélie Filippetti s'est rendu auprès des salariés de l'aciérie ArcelorMittal de Florange (Moselle) pour trinquer avec eux.  La jeune femme est également députée de la Moselle depuis 2007.

Aurélie préfère réserver sa première visite à Florange plutôt qu'à Cannes, même si ici, on est en train de vivre un mauvais polar, s'est réjoui Edouard Martin, le charismatique leader syndical CFDT à l'origine de la marche sur Paris à Noël.

Depuis le 20 février, les métallurgistes réclament le redémarrage des deux hauts-fourneaux en sommeil depuis plusieurs mois. La direction assure que cette mise en veille temporaire est causée par une baisse conjoncturelle de la demande mondiale d'acier. Déterminés à se faire entendre, avec beaucoup de courage, ils usent de toutes les initiatives pour manifester le contestation et sauvegarder le emploi.
On s'était promis que, si elle devenait ministre, on boirait un verre ensemble… Sarkozy nous avait accueillis avec la bombe lacrymo, Filippetti nous ramène le champagne, a déclaré Edouard Martin.

Le changement c'est maintenant ?

Aurélie Filipetti a ensuite signé un manifeste appelant à la défense de la sidérurgie en Lorraine. Aurélie, tu fais partie de celles qui nous ont suivis dès le premier jour de notre mouvement. C'est un peu nous qui sommes reconnus à travers ta nomination au gouvernement,  lui a dit M. Martin. On va te nommer porte-parole des ArcelorMittal !, a-t-il ajouté. Une centaine de salariés présents ont chaleureusement applaudi et félicité la nouvelle ministre.
La jeune femme a assuré que le gouvernement et le président de la République étaient derrière les Arcelor. Des choses peuvent changer. François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont pris des engagements, ils les tiendront. En travaillant avec l'intersyndicale, les élus locaux et les autres pays européens, on peut trouver des solutions, a affirmé la ministre, même si elle a tenu à  préciser qu'il s'agissait d'une première visite en tant que membre du gouvernement, amicale mais non officielle.
Malgré l'ambiance optimiste de la fête, les metallurgistes ont promis de rester vigilants : Si Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, déconne, on t'appellera pour lui rappeler qu'on existe, a prévenu Edouard Martin. On a été le cauchemar de Nicolas Sarkozy. S'il le faut, on sera le tien, a-t-il insisté