Pompiers de Paris : un numéro vert SOS bizutage

Après le scandale qui a éclaboussé la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, le général Gilles Blin a annoncé qu'un numéro vert serait mis en place très rapidement pour que les pompiers puissent dénoncer les faits dont ils sont témoins ou victimes.Accessible 24h/24, ce numéro permettra de contacter directement le général.
Sur RTL, M. Glin a confié un sentiment de double trahison après que onze de ses hommes aient été mis en examen dans le cadre de l'enquête sur un viol et des violences sur des engagés. L'un des pompiers a été incarcéré.
11 pompiers de Paris ont été mis en examen, vendredi 11 mai, dans l'enquête sur un viol et des violences aggravées subis par deux engagés. Les faits se seraient produits dimanche 6 mai, dans le car ramenant l'équipe spéciale de gymnastes de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris après une compétition à Colmar. L'un des plaignants accuse l'un de ses collègues de l'avoir violé, et l'autre d'avoir été passé à tabac, au cours d'une séance de brimades collectives.
Quatre pompiers ont été inculpés pour"viol en réunion, et neuf pour violences volontaires aggravées L'entraîneur de l'équipe sportive et le capitaine de la compagnie sont quant à eux poursuivis pour non empêchement de crime ou délit.
Selon l'avocat des victimes présumées, tous auraient avoué les violences mais réfutent la qualification de viol.

Une loi du 17 juin 1998 portée par Ségolène Royal, alors ministre déléguée à l'Enseignement scolaire du gouvernement Jospin, a proscrit le bizutage.
L'article 225-16-1 du Code pénal prévoit désormais que "le fait pour une personne d'amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire et socio-éducatif" constitue un délit, puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 € d'amende.
Dans l'affaire des pompiers de Paris, si les parties et médias n'hésitent pas à parler de bizutage, ce chef d'inculpation n'a pas été retenu dans la mise en examen des onze accusés. Le champ d'application de la loi de 1998 est restreint au seul cadre scolaire ou universitaire. Dans les milieux professionnels, les actes relevant a priori de bizutage ne peuvent donc être sanctionnés comme tel.