SeaFrance liquidée par le tribunal de Commerce

Mélange de scénario à la Dallas et de Comedia d'el Arte, le feuilleton finit mal…

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En dépit du soutien de dernière minute et plutôt imprévu d'Eurotunnel au projet de coopérative ouvrière, le tribunal de Commerce de Paris vient de prononcer la cessation définitive d'activité et la liquidation judiciaire de l'entreprise de transport maritime. Les juges ont estimé que l'offre de reprise par la Scop n'était pas viable : Il n'existe aucune offre de reprise valable, l'activité ne peut être poursuivie, le tribunal met fin à la période de maintien de l'activité de SeaFrance. Les dizaines d'employés présents sont sous le choc !

De son côté, le Conseil d'administration de la SNCF a approuvé ce matin le versement de 36 millions d'euros permettant de financer une indemnisation supra-légale exceptionnelle au bénéfice des salariés de SeaFrance licenciés.

Ils y ont cru jusqu'au bout


Maître Philippe Brun, l'avocat des salariés de la compagnie, avait indiqué que le tribunal de commerce de Paris avait mis sa décision en délibéré. Les juges devaient trancher avant 12h30 entre une cessation d'activités de la compagnie ou un nouveau délai demandé par les salariés afin de réunir les parties : la Scop, l'État, la SNCF, les collectivités locales et désormais Eurotunnel.


En effet, l'exploitant du tunnel sous la Manche s'est porté candidat au rachat des navires de SeaFrance pour les mettre à la disposition de la Scop. On ne peut pas laisser disparaître la seule compagnie française du port de Calais a déclaré le PDG d'Eurotunnel, Jacques Gounon, au quotidien Libération.

Une entreprise comme Eurotunnel qui s'intéresse à SeaFrance, c'est une bonne nouvelle, a déclaré le ministre des Transports Thierry Mariani, assurant sur France Info qu'il examinerait avec intérêt cette proposition. Cela prouve que la ligne a un avenir entre Calais et Douvres, a-t-il jugé.

Toutes les pistes qui permettront de maintenir l'activité seront à regarder par le tribunal, a estimé de son côté le ministre du Travail Xavier Bertrand sur France Inter.

Les 350 salariés, venus de Calais en bus pour assister à l'audience du tribunal à Paris, ont bien accueilli les déclarations du patron d'Eurotunnel. Malgré la menace dramatique de 880 licenciements, la situation de Seafrance ressemble depuis novembre dernier au scénario fantaisiste d'un mauvais feuilleton, certains trouvent encore le courage d'en rire : encore un rebondissement à l'italienne ! On va pouvoir composer un opéra SeaFrance, ironisait l'un d'entre eux…