Vincent Lambert : le conseil d'Etat réclame une nouvelle expertise médicale

Le Conseil d’Etat a vient d'annoncer qu'il ordonnait une nouvelle expertise médicale sur le cas de Vincent Lambert. La décision de maintenir ou non les soins au patient est ainsi une nouvelle fois reportée. Trois médecins auront ainsi la lourde charge de se prononcer sur le caractère irréversible des lésions dont souffre Vincent Lambert, et devront exprimer si ce patient est en mesure de communiquer et si ses réactions peuvent être interprétées comme un rejet de soins ou, au contraire, comme un souhait que ce traitement soit prolongé…

Tous les médias évoquent l'affaire Lambert tant les enjeux dépassent le destin d'un homme mêlent décisions médicales, convictions religieuses, justice et politique…

La France entière débat sur Vincent Lambert. Sa femme, sa mère s'affrontent. L'une dit vouloir le laisser partir, l'autre lui sauver la vie, chacune par amour.

Ses proches et les médecins parlent en son nom. Alité dans sa chambre de l'hôpital Sébastopol de Reims, relié à une sonde gastrique,Vincent Lambert, ne peut plus s'exprimer.

La seule trace du son de sa voix est encore sur la messagerie du portable utilisé par sa femme…

Entendons Vincent ! Respectons Vincent… supplie Rachel Lambert, son épouse qui a été le voir tous les jours depuis 5 ans. Tous les jours, depuis ce 29 septembre 2008. L'infirmier psychiatrique, âgé aujourd'hui 38 ans, venait de devenir père d'une petite fille lorsqu'il est grièvement blessé dans un accident de voiture. Victime d'un traumatisme crânien, Vincent Lambert sombre alors dans un coma végétatif où il demeure depuis… en état de conscience minimale. Par deux fois, en moins d'un an, ses médecins ont estimé

que le patient était dans une situation d'obstination déraisonnable. Ils ont alors décidé d'interrompre la nutrition et l'hydratation artificielles. Sa femme Rachel, et six de ses frères, demi-frères, sœurs et demi-sœurs ont accepté en affirmant que Vincent avait dit ne pas vouloir vivre en état de dépendance.

Le 16 janvier dernier, la justice administrative, saisie une nouvelle fois par ses parents, leur a donné tort… Sa mère, Viviane Lambert a dit se battre pour empêcher un assassinat. Les parents affirment que Vincent a montré une farouche volonté de vivre , en restant en vie malgré un arrêt d'alimentation de 31 jours au printemps 2013.

Le CHU de Reims et François Lambert, le neveu de Vincent Lambert, ont fait appel devant le Conseil d'Etat.

Témoignage de François Lambert, le neveu de Vincent :

http://www.dailymotion.com/video/x19rw5x_vincent-lambert-le-tribunal-contre-l-euthanasie-passive_news?from_related=related.page.ext.behavior-meta2.a5f8aba3d4074d235444e8c95490e192139167837

La communauté médicale, s'estimant remise en cause remise par la décision du tribunal administratif de Reims, contribue à mettre la pression sur le Conseil d'Etat :

Si la décision reste en l'état, elle modifiera profondément les pratiques médicales actuelles et conduira à une augmentation de l'acharnement thérapeutique pourtant refusé massivement par nos concitoyens, a déclaré la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), association qui rassemble les différents acteurs du secteur.

La décision du Conseil d’Etat peut nous ramener 15 ans en arrière, s'alarme également Jean Léonetti, auteur de la loi sur la fin de vie qui porte son nom.

La très grande difficulté des questions qui sont posées, d'ordre juridique, déontologique et éthique, exclut qu'elles puissent être tranchées par un juge unique, a déclaré le président Bernard Stirn, au terme de l'audience du 6 février le juge, renvoyant la décision devant un collectif. Le 13 février, l'assemblée du contentieux, formation de jugement la plus élevée du Conseil d'Etat, a écouté de nouveau les arguments des avocats de chaque partie. Enfin, le lendemain à 16h, un rapporteur public a annoncé demande d'une nouvelle expertise médicale…