6 décès à l'Ehpad Le Césalet (73) : une aide soignante mise en examen

Jeudi 12 décembre, une aide-soignante de 30 ans a été mise en examen pour le meurtre de six personnes par empoisonnement ainsi que pour tentatives de meurtre sur trois autres pensionnaires. Les six décès sont intervenus depuis octobre au sein de l'établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Le Césalet, à Jacob-Bellecombette (Savoie), dépendant du centre hospitalier de Chambéry. L'employée avait été placée en garde à vue mardi dernier par la police judiciaire suite au décès soudain d'une pensionnaire de 84 ans, en bonne santé, fin novembre. Le médecin responsable de la maison de retraite a constaté le coma dont la cause, après un transfert aux urgences de l'hôpital de Chambéry, n'avait pu être clairement établie.

Des analyses toxicologiques ont révélé la présence de psychotropes en quantité supérieure à la dose thérapeutique normale. Aucun de ces produits ne faisait partie de la prescription pharmaceutique de cette résidente. Au vu de ces résultats, la direction du centre hospitalier a saisi le procureur de la République qui a ouvert une enquête.


Interrogée sur les motivations, qui l'auraient poussée à administrer un mélange de psychotropes à 9 personnes âgées, l'aide soignante a indiqué vouloir soulager leurs souffrances… Or, les victimes d'empoisonnement n'étaient pas en fin de vie… a révélé le parquet de Chambéry. L'aide-soignante risque la prison à perpétuité.

Des personnes âgées relativement jeunes, qui ne demandaient absolument pas à mourir, sont aujourd'hui décédées. On doit considérer ces faits comme très graves, a déclaré la ministre déléguée aux Personnes âgées, Michèle Delaunay, avant d'évoquer la fragilité de l'employée après la mort de sa mère dans des circonstances très difficiles.

Pourquoi a-t-il fallu attendre six morts pour donner l’alerte ?

Nous sommes dans une maison de retraite avec des personnes très âgées. C’est donc un endroit où l’on meurt beaucoup, c’est dans la nature des choses, a fait valoir, Guy-Pierre Martin, directeur de l'établissement.
La dernière victime était une pensionnaire qui allait bien. Les médecins se sont donc interrogés sur les causes de son coma. Le personnel a alors pensé à d’autres événements qui ne les avaient pas forcément alertés, a-t-il expliqué.
Cette affaire considérable provoque un très fort traumatisme au sein de l’établissement. Je vais recevoir les familles des victimes pour leur manifester notre soutien, et aussi nos regrets par rapport à ce qui a pu se passer, a-t-il ajouté.

La direction assure également avoir pris toutes les mesures de soutien psychologique afin d'accompagner les équipes soignantes, particulièrement affectées.