Syrie : referundum sous les bombes

Dimanche, 14 millions de Syriens étaient appelés à se prononcer lors d'un referundum sur une nouvelle Constitution.

Ce projet fait partie des réformes promises par le régime pour tenter de calmer la contestation.  La suppression de l'article 8 qui stipule que le parti Baas est le dirigeant de l'Etat et de la société doit instaurer le pluralisme politique. Le chef de l'Etat garde la majorité des pouvoirs puisqu'il choisit le Premier ministre et le gouvernement sans tenir compte de la majorité parlementaire, et il a même le droit de rejeter certaines lois.

L'article 3 qui exige que le président doit être musulman et prescrit la jurisprudence islamique comme l'une des principales sources de la législation, est maintenu. Ce qui heurte les formations laïques et les minorités confessionnelles en général proches du pouvoir. L'article 88 prévoit que le président ne peut être élu que pour deux septennats, mais le 155 précise que ces dispositions ne s'appliqueront qu'à partir de la prochaine élection présidentielle prévue en 2014. Ce qui permet, en théorie, à Bachar al-Assad de rester au pouvoir encore 16 ans…

Les Comités de coordination locaux de l'opposition ont donc appelé au boycottage et à la grève générale dimanche dans tout le pays estimant que  le régime cherche par ce biais à cacher ses crimes.

À Homs, il n'y avait pas de bureau de vote dans les quartiers tenus par les opposants. Le pilonnage du quartier de Baba Amr se poursuit sans répit. Aucune évacuation des blessés n'est possible, malgré les efforts de la Croix-Rouge internationale pour négocier un accord pour rapatrier la journaliste française Edith Bouvier et le photographe britannique Paul Conroy qui refuse d'être pris en charge par le Croissant rouge syrien. La Croix Rouge espère également ramener les dépouilles de la reporter américaine Marie Colvin et du photographe français Rémi Ochlik, tués mercredi dans les bombardements.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 34 civils et 23 membres des forces de l'ordre seraient mortes dimanche. Samedi, près de 100 personnes dont 72 civils auraient été tués par les troupes régulières et 23 membres du régime lors d'affrontements avec des déserteurs. Depuis le 15 mars 2011, Les violences dues à la répression de la contestation ont fait plus de 7 600 victimes.