Libye : menace de guerre civile

Hier soir, les violents affrontements entre manifestants et forces de répressions avaient gagné Tripoli notamment sur la Place verte. Des tirs nourris ont été entendus dans plusieurs quartiers de la capitale.

Le colonel Kadhafi aurait quitté la Lybie. Son fils, Seïf Al-Islam s'est adressé au peuple libyen à la télévision affirmant que le pays devait maintenant choisir entre construire une nouvelle Libye ou plonger dans la guerre civile.

Maintenant tout le peuple libyen est armé. Je m'adresse à vous et pour la dernière fois avant de recourir aux armes a-t-il dit, estimant que la Libye n'est pas la Tunisie ni l'Egypte en allusion aux révolutions de ces deux pays qui ont conduit à la chute de leurs dirigeants. Soit nous nous entendons aujourd'hui sur des réformes, soit nous ne pleurerons pas 84 morts mais des milliers et il y aura des rivières de sang dans toute la Libye a t-il insisté.

Seïf Al-Islam a répété à plusieurs reprises le chiffre de 84 morts dans les violences qui ont débuté la semaine dernière en Libye affirmant que les bilans donnés par les médias étrangers étaient très exagérés.

La plupart des victimes ont été tuées à Benghazi, deuxième ville du pays à 1 000 km à l'est de Tripoli, mais des heurts sanglants ont éclaté samedi à Musratha (est) et Zaouia (ouest).

Selon Human Rights Watch, au moins 173 personnes ont été tuées en Libye depuis le début de la contestation le 15 février, tandis qu'un décompte de l'AFP établi à partir de différentes sources libyennes fait état d'au moins 77 morts, pour la plupart à Benghazi.

L'accès à l'internet a été coupé dans la nuit de vendredi à samedi en Libye où le régime tente d'empêcher les manifestants anti-gouvernementaux de s'organiser et de communiquer entre eux, selon Arbor Networks, société spécialisée dans la surveillance du trafic internet, basée aux Etats-Unis. Le signal de la chaine Al Jaazeera a été également fermé par le chef de l'Etat.