Bahreïn : heurts durant le 1er anniversaire du soulèvement antimonarchie sunnite

Lors de la mobilisation du 14 février, pour le 1er anniversaire du soulèvement contre la monarchie sunnite, les policiers anti-émeutes avaient déjà violemment réprimé les manifestants chiites qui avaient tenté de se rassembler place de la Perle à Manama, lieu symbole du soulèvement.

Des affrontements ont continué toute la nuit, opposant manifestants et forces de sécurité dans les villages chiites entourant Manama.

Selon les témoins, plusieurs manifestants auraient été blessés par des grenades lacrymogènes et des tirs de balles en caoutchouc. Les victimes évitent cependant de se faire soigner à l'hôpital car ils craignent d'y être arrêtés.

Selon al-Wefaq, principal groupe d'opposition chiite, les autorités ont interpellé mardi près de 150 personnes dont certaines ont été relâchées. Des femmes et des enfants âgés de 13 à 16 ans dans la rue et lors de perquisitions de domiciles. Nabil Rajab, chef du Centre de Bahreïn pour les droits de l'Homme (opposition), a été brièvement détenu alors qu'il prenait la tête d'une manifestation en direction de la Place de la Perle a ajouté le communiqué de al-Wefaq.
Depuis un an, la contestation à l'initiative des chiites majoritaires à Bahreïn, réclame la mise en place d'une monarchie constitutionnelle dans ce petit royaume du Golfe dirigé par une dynastie sunnite. La répression du soulèvement, de la mi-février à la mi-mars 2011, avait fait 35 morts : 30 civils, dont cinq décès sous la torture, et 5 policiers.
Durant l'année écoulée, Amnesty International a relevé 20 autres décès durant les heurts qui ont continué par intermittence. Le bilan s'établit ainsi à au moins 55 morts.

Rassemblement à Manama, le 18 janvier 2012. Images : 1237amood