Libye : Bombardements à Brega

Le monde entier est révolté par la violence déployée contre les Libyens. Mouammar Kadhafi a perdu sa légitimité et il doit partir", a martelé Barack Obama. Il a réitéré son appel au dirigeant libyen à démissionner, en précisant que les Etats-Unis examinaient toutes les options militaires ou non. Le président américain a toutefois assuré décider en fonction de "ce qui est le mieux pour le peuple libyen.
Pour la première fois depuis le début de cette révolte, des soldats étrangers ont été capturés. Lors d'une opération d'évacuation dimanche à Syrt, 3 soldats Néerlandais ont été fait prisonniers par des fidèles au régime.
Mercredi, le colonel Mouammar Kadhafi a promis des milliers de morts en cas d'intervention étrangère et a contre attaqué en envoyant troupes et avions de chasse dans l'Est, région pétrolière contrôlée par les insurgés.
Les rebelles ont fait face hier à un nouveau raid aérien à Brega, site pétrolier mais aussi verrou de l'accès à Benghazi, fief de l'opposition. Selon les habitants de Brega, au moins 5 personnes ont été emmenées par les forces pro-Kadhafi. L'offensive de l'aviation appuyée par l'artillerie lourde, aurait fait au moins 18 morts parmi les insurgés.
sur le site pétrolier."un ingénieur explique qu'il est très important de protéger Brega. Si les pro-Kadhafi occupent cet endroit, ils se dirigeront ensuite vers Ajdabiya. Or, c'est un point stratégique pour connecter l'ouest à l'est et au sud". S'il s'emparent de la compagnie pétrolière de Brega, ils peuvent couper l'électricité à Benghazi", a précisé un employé.


Toute la journée jeudi, des insurgés sont partis d'Ajdabiya (70 km à l'est), pour aller prêter main-forte à Brega, que l'opposition dit toujours contrôler.

A Benghazi, un porte-parole de l'opposition a évoqué un renforcement de l'armée régulière en direction de Ras Lanouf, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Brega. "Nous attendons de voir s'ils attaquent ou s'ils renforcent la ligne". Selon lui, l'armée est appuyée par "un nombre incroyable" de "mercenaires" venus du Tchad, pays frontalier de la Libye. L'opposition a réclamé mercredi des frappes aériennes de l'ONU contre ces "mercenaires".
L'Otan ne prévoit pas d'intervention mais se prépare "à toute éventualité", a affirmé son secrétaire général de l'Otan, tandis que Paris et Londres ont annoncé vouloir apporter des "propositions audacieuses" au sommet européen sur la Libye prévu le 10 mars.

Le président vénézuélien, Hugo Chavez, s'est entretenu avec Kadhafi d'une proposition d'envoi d'une mission internationale de paix pour régler le conflit en Libye, avait annoncé mercredi le ministre vénézuélien des Communications, Andres Izarra.

L'opposition libyenne a catégoriquement refusé jeudi une offre de médiation du président vénézuélien Hugo Chavez. "Nous avons une position très claire: c'est trop tard, beaucoup trop de sang a coulé", a déclaré Moustapha Gheriani,un porte-parole.

Selon la Ligue libyenne des droits de l'Homme, la sanglante répression aurait déjà fait 6 000 morts.
A La Haye, la Cour pénale internationale a ouvert une enquête contre Kadhafi et les dirigeants libyens suspectés de "crimes contre l'humanité".

La situation humanitaire est dramatique à la frontière tunisienne. Plus de 80 000 personnes sont arrivés au poste-frontière de Ras Jedir depuis le 20 février. 20 000 attendent du côté libyen, selon le chef des pompiers tunisiens et le HCR.
Un pont aérien vers l'Egypte a été mis en place hier l'U-E a annoncé une aide de30 millions d'€ et Barack Obama approuve l'envoi de moyens pour participer aux opérations.
Un bateau du Programme alimentaire mondial, en route pour Benghazi, avec 1 000 tonnes de farine, a du faire demi-tour hier vers Malte.

Face à la flambée des cours du pétrole provoquée par les soulèvements populaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, La Banque Centrale Américaine estime bien réel le risque d'un choc pétrolier durable.