Elections au Sénégal : Wade en colère contre l'ingérence internationale

Le président Abdoulaye Wade a vivement réagi au souhait d'une relève des générations au Sénégal exprimé par les ministres des Affaires étrangères de France et des Etats-Unis :

Est-ce que vous trouvez normal qu'un ministre des Affaires étrangères se mêle de la politique d'un pays pour dire ce que nous allons faire. Qu'est-ce que c'est que ces manières là ? Aucun Sénégalais ne peut l'accepter (...) c'est inacceptable et c'est indécent, a déclaré le président sénégalais, interrogé dimanche soir par France Inter en marge d'un meeting électoral à Dakar.


Mercredi dernier, Alain Juppé avait en effet déclaré que la France - ancienne puissance coloniale au Sénégal - avait souhaité que le passage de générations soit organisé Je préfère vous dire que le message a été entendu à Dakar, avait-il même ajouté… Le ministre insisté dimanche estimant d'autre part que toutes les sensibilités devaient être représentées à l'élection. Mais c'est aux Sénégalais d'en décider

Le département d'Etat américain a également invité Abdoulaye Wade 85 ans, à laisser la place à la prochaine génération.

Je n'accepte pas le diktat de l'extérieur, a ajouté M. Wade. Le président sortant élu en 2000 puis réélu en 2007 convoite un troisième mandat de sept ans face à 13 candidats. Alors qu'une réforme de la Constitution les limite maintenant à deux. Pour l'opposition, il a épuisé ses droits et sa candidature est un coup d'Etat constitutionnel.

La validation de la candidature d'Abdoulaye Wade à la présidentielle du 26 février ainsi que le rejet de celle du chanteur Youssou Ndour par le Conseil constitutionnel sont à l'origine de manifestations violentes au Sénégal, faisant au moins quatre morts.

L'opposition sénégalaise a tenu dimanche à Dakar son premier meeting de la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 26 février rassemblée par un même mot d'ordre : Wade doit retirer sa candidature !. Un peu plus de 1 000 personnes étaient rassemblées en fin d'après-midi sur la place de l'Obélisque à Dakar, lieu symbole de la contestation.

Le 1er février, les manifestations anti-Wade ont fait au moins deux morts à Dakar: