Grèce : chaos politique, inquiétude de l'UE

La démocratie malmenée dans son berceau

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En raison de la politique d'austérité exigée par l'UE en échange d'un énième prêt au pays au bord de la faillite, la Grèce se trouve dans une impasse politique. Un vote de rage massif s'est exprimé en faveur des partis extrêmes, de droite et de gauche, lors des législatives du 6 mai. Les Grecs souffrent. L'Europe et les marchés sont très inquiets. Il faut sauver l'euro et la France a prêté 12 milliards…

Le leader conservateur de la Nouvelle-Démocratie, Antonis Samaras a essayé sans succès de former un gouvernement, le chef de la gauche radicale Syriza, également. Cette mission chimérique incombe désormais à Evangélos Vénizélos, leader du Pasok,(PS grec). Il doit tenter aujourd'hui de constituer une coalition après s'être adressé  à son groupe parlementaire, le Pasok s'est réduit à 41 députés. Le leader a déclaré vouloir former un gouvernement d'espoir, de sécurité et de perspective. Il a proposé une coalition avec les partis pro-européens y compris Syriza pour exécutif afin d'éviter l'impasse politique et donner le temps aux forces politiques de se repositionner en Europe et en Grèce. S'il n'y parvient toujours pas, il reviendra au chef de l'Etat, Carolos Papoulias de réunir tous les dirigeants des partis pour former à l'exécutif un cabinet d'union nationale, comme l'exige la constitution. Avant de nouvelles élections, projetées en juin…

Avec le Premier ministre sortant Lucas Papademos, E. Vénizélos, ancien ministre des Finances partenaire dans le gouvernement de coalition depuis novembre avec les conservateurs de Nouvelle Démocratie avait obtenu l'accord sur un deuxième prêt par l'UE et le FMI ainsi que l'effacement d'environ un tiers de la dette souveraine.
Cependant, A.Samaras (N.D) et Vénizélos (Pasosok) ont tenu à faire savoir aux électeurs qu'ils avaient été entendu et ils négocient un assouplissement de l'austérité. Lors de sa campagne électorale, M. Vénizélos avait déjà plaidé pour un report du délai d'ajustement budgétaire à 2015 au lieu de 2014 selon l'accord de la Grèce avec ses créanciers.

Une porte de sortie politique aussi hypothétique a entraîné, l'incertitude surl es marchés financiers, en baisse depuis lundi. L'Europe mettant en garde contre une sortie probable de la zone euro, si la Grèce revenait sur ses engagements de redressement. Hier, la décision de la Commission européenne de verser 4,2 milliards d'euros au lieu des 5,2 milliards initialement prévus. Un milliard d'euros en moins perçu comme un premier avertissement au pays dépendant de ses créanciers pour éviter la faillite.