Syrie : journée de deuil en attendant la réponse d'Assad à l'ONU

L'ONU et la Ligue arabe attendent pour ce mardi la réponse du président Bachar al-Assad aux propositions de médiation. L'opposition au régime a plaidé pour une intervention d'union militaire internationale et arabe urgente ainsi que pour la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne et à des frappes contre l'appareil militaire du régime syrien. Mais les chefs de la diplomatie des Etats-Unis et d'Europe peinent à s'entendre tandis que la Russie et la Chine sont toujours opposés à toute ingérence.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé le président Assad à agir dans les jours prochains"pour répondre aux propositions de l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe, Kofi Annan, pour mettre un terme aux violences. M. Annan a quitté Damas dimanche à l'issue d'une visite de deux jours après avoir présenté à M. Assad une "série de propositions concrètes" en vue d'arrêter le bain de sang. "La mort de civils doit s'arrêter maintenant", a déclaré à Ankara lundi M. Annan.
A New York, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé implicitement la Chine et la Russie à changer de position sur la Syrie, en demandant à "toutes les nations" de soutenir le plan de la Ligue arabe pour le règlement de la crise.
Les autorités syriennes "devront répondre de leurs actes devant la justice" internationale, a estimé pour sa part le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.
Mais son homologue russe, Sergueï Lavrov, a jugé que les sanctions unilatérales, les tentatives pour favoriser un "changement de régime" à Damas et les encouragements donnés à l'opposition armée constituaient des "recettes risquées d'ingénierie géopolitique qui ne peuvent aboutir qu'à une extension du conflit".
Depuis le 15 mars 2011 et malgré plus de 8500 morts selon l' OSDH, en raison de l'opposition de la Russie et de la Chine, le Conseil de sécurité a été incapable de s'accorder sur une résolution condamnant la répression.
"La situation humanitaire est indescriptible, les habitants manquent totalement d'eau et d'électricité et les communications sont coupées", a dit un militant. A Genève, le président de la commission d'enquête internationale sur la Syrie, Paulo Pinheiro, a estimé que la "situation désespérée" des civils représentait une "urgence absolue". Il a dénoncé l'accès "limité" accordé par Damas aux organisations humanitaires, lors de la présentation de son deuxième rapport sur la Syrie devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Il a souligné que beaucoup de gens étaient morts "en l'absence de traitement et de fournitures médicales essentielles. La responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, a appelé de son côté le gouvernement syrien à plus de "transparence", espérant qu'une mission humanitaire conjointe démarre cette semaine.
Entre-temps, sur le terrain, au moins 27 personnes ont péri lundi dans les violences à travers le pays.
Les cadavres de 26 femmes et 21 enfants carbonisés, égorgés ou poignardés ont encore été découverts dans les quartiers de Karm al-Zeitoun et Al-Adawiyé, à Homs. La ville a été reprise à 70% par l'armée après des bombardements incessants. L'armée syrienne a repris les bombardements sur les quartiers rebelles d'Idleb au nord-ouest)qui échappent toujours à son contrôle.
Les militants ont réussi à diffuser des photos d' enfants à la tête ensanglantée et au visage mutilé. Certaines femmes auraient été violées avant d'être tuées.  selon le militant Hadi Abdallah, membre de la Commission générale de la révolution syrienne. Le  massacre a vraisemblablement été commis pat les les milices pro-régime mais la télévision officielle l'attribue à des gangs terroristes semant le chaos dans le pays, en vue de susciter des réactions internationales contre la Syrie a accusé le ministre syrien de l'Information Adnane Mahmoud pour qui le Quatar et l'Arabie Saoudite sont maintenant des complices ennemis…
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des centaines de familles ont fui notamment Karm al-Zeitoun par crainte de nouveaux massacres.
Les Comités locaux de coordination de la contestation ont appelé à une journée de deuil aujourd'hui à travers toute la Syrie.