Syrie : 1 million de personnes manifestent, 17 morts à Damas

Plus d'un million de personnes ont manifesté contre le régime syrien. Depuis le 15 mars, un mouvement de contestation sans précédent, initié  Deraa, se déploie dans tout le pays. Les forces de sécurité continuent de le réprimer violemment.

Depuis ces quatre mois, les autorités syriennes attribuent les violences dans le pays à des gangs terroristes armés.

A Damas, Idleb (nord-ouest) et Deraa (sud), les forces de l'ordre ont ouvert le feu pour tenter de disperser les manifestants. Il y a eu 16 morts à Damas, dont 12 dans le quartier de Qaboune, trois dans celui de Roukn Eddine et un dans celui de Barzé. Autour de Damas, un enfant a été tué à Jobar, ainsi que quatre personnes à Douma et deux autres à Kadam. Trois personnes ont été tuées à Idleb (nord-ouest) et deux à Deraa (sud). Des dizaines de personnes ont aussi été blessées à Qaboune, dont 15 grièvement. Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles à Qaboune et à Roukn Eddine sur 20 000 personnes descendues dans les rues. A Hama, à 210 km au nord de Damas, plus de 500 000 personnes manifestaient, ainsi qu'à Deir Ezzor.

C'est le nombre le plus élevé pour une seule journée de mobilisation contre le pouvoir en Syrie depuis le 15 mars. Selon des militants, 28 manifestants ont encore été tués vendredi.

LES RÉACTIONS INTERNATIONALES

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a estimé que le président Bachar al-Assad avait perdu sa légitimité du fait de la répression.
L'ambassadeur américain en Syrie, Robert Ford, qui avait provoqué la colère du régime et de ses partisans en se rendant la semaine dernière à Hama, a  déclaré que le régime risquait d'être "balayé par la rue" et appelé Bachar al-Assad à "prendre la décision difficile" d'engager des réformes.
L'Union européenne doit faire adopter lundi par les ministres européens des Affaires étrangères une déclaration concernant la poursuite de sa politique de sanctions envers la Syrie.