Grèce : manifestation contre l'austérité et remaniement gouvernemental

Entre 20 et 40 000 personnes ont défilé hier dans les rues d'Athènes pour protester contre les nouvelles mesures d'austérité :

hausse des impôts, privatisations massives, baisses des salaires publics et des retraites.
La manifestation rassemblait les traditionnels syndicats mais aussi des milliers de citoyens grecs qui se reconnaissent dans le mouvement de résistance populaire des Indignés. Depuis le 25 mai, des militants campent devant le Parlement, où le vote sur le plan budgétaire est attendu pour fin juin.
Le vote du projet de loi est, en effet, une des conditions imposées à la Grèce pour obtenir le versement de la cinquième tranche du prêt de 110 M d'€ accordé en 2010 par l'UE et le FMI. 53 M ont déjà été versé et pourtant le pays se trouve à nouveau au bord d'un défaut de paiement.

Sous la pression des créanciers du pays, M. Papandréou tente de parvenir à un accord avec l'opposition mais les conditions imposées par Antonis Samaras le leader de Nouvelle Démocratie exigent le départ de M. Papandréou, un terme très court de quatre ou cinq mois pour un éventuel gouvernement d'union nationale, une renégociation du mémorandum d'accord avec les créanciers du pays et la tenue de nouvelles élections dans la foulée. Le Premier ministre a laissé entendre qu'il n'était pas attaché au pouvoir, ce qui semble signifier que ce sont surtout les dernières conditions qui ont été jugées inacceptables…
J'ai fait des efforts constants de coopération en direction de Nouvelle démocratie qui a refusé de les considérer en termes de politique et de responsabilité nationale. Demain, je formerai un nouveau gouvernement et immédiatement après je demanderai la confiance au Parlement, a déclaré Georges Papandréou, au soir de la gigantesque contestation.

Deux députés du parti socialiste grec (Pasok) au pouvoir ont présenté jeudi leur démission, en signe de désavœu de la politique de rigueur : les choix du gouvernement en matière d'économie ont été erronés et (...) inefficaces et les mesures de rigueur sont injustes et inégales …le système politique est dans l'impasse…