Syrie : raid de l’armée française pour détruire un camp d’entrainement de l’EI

Un camp djihadiste, occupé et actif, a été entièrement détruit par 6 avions militaires français dimanche matin.

Les bombardements ont précisément visé un bastion de l’EI mis en place par un Français à Boukamal, principale ville frontalière avec l'Irak dans la province de Deir ez-Zor à 450 kilomètres à l'est de Damas. Des djihadistes français y avaient été repérés, combattant contre l’armée régulière syrienne encerclée par l’EI depuis des mois.

Selon un communiqué du ministère, l’opération a débuté à 6h30 (4h30 GMT) et a duré environ 5h. Le raid a été mené par 5 Rafale, un appareil de patrouille maritime Atlantique 2, ainsi qu’un avion de ravitaillement C-135. Ils qui ont décollé des bases de l'opération Chammal en Jordanie et dans le Golfe persique.


Il s'agit des premiers raids aériens français en Syrie, a indiqué François Hollande, depuis New York où il assiste à l’Assemblée générale de l’ONU. D'autres frappes pourront avoir lieu si nécessaire, a ajouté le chef de l'État, soulignant que la France avait agi en légitime défense, pour protéger son territoire.

Il a été considéré comme constituant une menace directe par Paris même s’il n’abritait pas uniquement des ressortissants français, estime Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes à France 24.

Le choix des cibles reste difficile pour l’armée française. Des experts se déclarent réservés sur l’efficacité de telles opérations, les considérant comme un message politique destiné l'opinion française ainsi qu’un moyen d’occuper la scène diplomatique.

Il était extrêmement important que la France prenne cette position, de manière à bien montrer que cette fois elle, est prête à aller jusqu’au bout avec les coalisés américains, russes, britanniques et turcs, a indiqué le général Vincent Desportes, spécialiste de stratégie militaire.

Ce type de frappes concerneront le plus souvent des postes de commandement, des éléments logistiques ou des camps d’entraînement, a expliqué le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU.

La stratégie de Daesh est de positionner ses centres névralgiques à l’endroit où les dommages collatéraux peuvent être importants, d’où l’importance des reconnaissances qui ont été conduites de manière à déterminer précisément des cibles névralgiques mais non dangereuse pour la population, a ajouté le général Desportes. La France s’est engagée dans un processus qui va s’accentuer afin de contenir Daesh, le temps de trouver une solution pour l’éradiquer définitivement, sachant que ces frappes ne régleront pas le problème à elles seules, a-t-il conclu.