Birmanie : violences entre boudhistes et musulmans


Les violences religieuses de l'ouest de la Birmanie menacent la démocratie


Dans l'Etat Rakhine, à l'ouest de la Birmanie, des violences meurtrières entre bouddhistes et musulmans sont responsables de sept morts et 17 blessés depuis vendredi. 500 maisons auraient été détruites. Face à une escalade des représailles entre les communautés, l'armée a été obligée d'intervenir pour rétablir la sécurité des habitants et d'instaurer lundi un couvre feu entre 18h et 6h. La situation a dégénéré avec le lynchage de 10 musulmans il y a une semaine par une foule de bouddhistes en colère : ils voulait venger le viol d’une femme.

L'état d'urgence instauré redonne ainsi à l'armée des pouvoirs étendus alors que les militaires au pouvoir depuis février affichaient sous le regard de la communauté internationale une nouvelle orientation vers la démocratie. Ils ont notamment tendu la main à la dissidente Aung San Suu Ky. .

L'Etat Rakhine,

ancienne province de l'Arakan, est frontalier avec le Bangladesh. Les musulmans, d'origine indienne ou bangladeshi, représentent 4% de la population de cette région où vivent aussi les Rohingyas, une minorité apatride considérée par l'ONU comme l'une des plus persécutées au monde.

Des actes d'anarchie se sont propagés largement en Etat Rakhine, a déploré le président Thein Sein dans un discours à la Nation dimanche soir.

Pour sa part, Aung San Suu Kyi a appelé à l'application de la loi, afin que chaque infraction soit punie et ne donne pas lieu de nouvelles violences aggravées. La députée leader de l'opposition se prépare à sa tournée en Europe qui devrait commencer mercredi pour exposer aux Nations unies le problème du travail forcé. Puis, elle donnera sa conférence Nobel à Oslo samedi prochain, 21 ans après avoir reçu ce prix à l'origine de sa notoriété planétaire. La Dame aura 67 ans le 19 juin.