Cambodge : ouvriers du textile en grève. 3 morts à Phnom Penh

Les policiers cambodgiens ont tiré sur la foule lors d'une manifestation vendredi à Phnom Penh. Trois ouvriers du textile ont été tués et plusieurs autres ont été blessés.

Kheng Tito, porte-parole de la police militaire a tenté de se justifier en expliquant que les forces de l’ordre avaient d’abord effectué des tirs de sommation arguant que les protestataires étaient armés de bouteilles, de pierres et de cocktails Molotov. Une dizaine de policiers avaient été blessés jeudi lors d'affrontements. Nous étions inquiets pour la sécurité, alors nous devions réprimer, a-t-il déclaré.

Depuis deux semaines, plus de 400 000 salariés du secteur du textile réclament une augmentation de salaire. Aujourd'hui, ils gagnent 80 $/mois. Le gouvernement a promis 95$. Les syndicats exigent 160 $. Jusqu'au 2 janvier, ces manifestations étaient pacifiques.

Les autorités ont décidé d'intervenir jugeant que la situation tournait à la rébellion. Fabricants pour de nombreuses marques internationales, 80 % des ateliers de confection du Cambodge sont actuellement fermés… Si nous leur permettons de continuer à faire grève, cela va devenir l'anarchie, a rapporté Kheng Tito.

Samedi, des centaines de partisans de l'opposition se sont réunis dans le parc de la Démocratie à Phnom Penh. Ils réclamaient le départ du Premier ministre. La police cambodgienne a procédé à la dispersion de la manifestation et interdit tout nouveau rassemblement. On ne va pas abandonner. Je pense qu'il est trop tard pour avoir peur. Même si on se fait arrêter, on continuera à défier le gouvernement, a déclaré Kong Athit, le vice-président du syndicat CCAWDU.

Les leaders et chefs syndicalistes sont accusés d'incitation à la violence et ont été convoqués par le gouvernement.