Benalla : le Sénat envoie 3 proches collaborateurs du président au parquet

Le Sénat a choisi de saisir la justice du cas d’Alexandre Benalla et de Vincent Crase mais également de ceux de 3 hauts responsables de la présidence : Alexis Kohler, secrétaire général de l'Élysée, Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence de la République et Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron.

Alexandre Benalla a été licencié de l'Élysée en juillet 2018 après la diffusion de vidéos le montrant en train de violenter des manifestants en marge des rassemblements du 1er-Mai à Paris. Vincent Crase, réserviste de la gendarmerie et ancien salarié de LREM, se trouvait à ses côtés.

Ils sont soupçonnés de faux témoignage, a indiqué le sénateur socialiste Victorin Lurel, ex-ministre des Outre-mer. Ce délit est passible de 5 ans de prison et 75 000 € d'amende.

La décision ne faisait pas de doute concernant l’ancien chargé de mission de l’Elysée et le gendarme réserviste. Tout le monde s’accorde pour estimer qu’il y a eu parjure lors de leurs auditions par les sénateurs.

Au terme d'une réunion de 3h ce 21 mars, les 26 membres du bureau* sont allés dans le sens de la commission des Lois, transformée en commission d'enquête présidée par Philippe Bas (LR). Les agissements d'Alexandre Benalla ont affecté la sécurité du président Emmanuel Macron, avait alors estimé le sénateur de la Manche.

Le Sénat transmettra la liste des incohérences et contradictions relevées par la commission d'enquête sénatoriale, qui a rendu le 20 février un rapport accablant, montrant des dysfonctionnements majeurs au sommet de l'État. Au parquet de voir quelles suites donner… a déclaré Victorin Lurel.

Avant ce bureau pas comme les autres, certains ont évoqué des pressions venues de l’Elysée… La décision porte évidemment sur le juridique mais il y a des conséquences politiques. Les centristes ont mis en garde contre ce qui pourrait être perçu comme une déclaration de guerre à l’encontre de l’Elysée. De quoi compliquer les pourparlers avant de trouver un accord sur la réforme constitutionnelle…

Mais en décidant de transmettre au parquet, le Sénat montre qu’on ne peut pas mentir impunément devant une commission d’enquête. Et exerce un rôle de contre pouvoir…

Selon qu’on soit puissant ou misérable, il ne peut pas y avoir 2 poids 2 mesures avait affirmé le sénateur de Vendée, Bruno Retailleau (LR) à publicsenat.fr début mars.  


*Le bureau de la haute assemblée est composé de 10 élus LR, le président du Sénat Gérard Larcher y compris, 6 socialistes, 5 centristes, 2 membres du groupe RDSE à majorité radicale, un élu La République en marche, un membre du groupe CRCE à majorité communiste et un indépendant