Somalie : Fadumo Dayib, première candidate à la présidence

  • Imprimer

La prochaine élection présidentielle de Somalie devrait se tenir en 2016.

Fadumo Dayib, 42 ans, 4 enfants, s’est déclarée candidate.

Elle est la première femme à se présenter à la fonction.

Après 25 ans passés en exil, Fadumo Dayib estime qu’il est temps pour elle de rentrer en Somalie et de reconstruire son pays même si elle reste consciente des défis et problèmes qui l’attendent. La Somalie est un des pays les plus dangereux au monde.

Mon objectif est de dénoncer les inégalités qui existent en Somalie et ceci n’est possible qu’en engageant de véritables changements sociaux. C’est ce que je m’efforce de faire, confiait Fadumo Dayib à France 24. Une obligation morale et un devoir civique mais aussi la conviction, inspirée de son histoire, que tout est possible à qui s’en donne les moyens. Vous pouvez être le pire ennemi pour vous-même mais aussi votre meilleur ami ! a -t-elle déclaré lors d'un entretien à la BBC

Calme, douceur et détermination

Née au Kenya de parents somaliens, Fadumo Dayib est le douzième enfant que sa mère met au monde et le premier à atteindre l’âge de 3 ans…

En 1989, la famille est déportée vers la Somalie. Le plus beau cadeau que les Kényans m’aient fait, considère-t-elle puisque c’est à ce moment-là qu’elle a la conviction que la Somalie est la terre où elle doit vivre. Malheureusement la guerre éclate en 1990, et sa famille doit encore s’exiler. Fadumo Dayib part pour l’Europe.

Arrivée en Finlande, elle a 14 ans et ne sait ni lire, ni écrire… Mais l’adolescente volontaire rattrape son retard. En 2005, elle rejoint l’Unicef, en tant que professionnelle diplômée (3 masters !) en santé publique et développement international.

Aujourd’hui doctorante à l’université d’Helsinki, elle témoigne de l’expérience de la reconstruction du Liberia à laquelle elle a participé en tant qu’employée des Nations unies. Cette expérience a nourri l’objectif d’une reconstruction durable pour la Somalie.

L’obstacle de l’insécurité

Les Shebab chassés de Mogadiscio en août 2011, continuent à menacer le fragile gouvernement somalien pourtant soutenu par la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom). Les milices islamistes contrôlent toujours de nombreuses zones rurales et mettent en péril la sécurité en Somalie et, notamment, du Kenya. Face l’armée de l’Amisom, ils multiplient attentats suicides et opérations de guérilla.

Le 28 février, un attentat à Baidoa, dans le sud-ouest du pays a fait au moins 30 morts. Deux jours plus tôt, 14 personnes avaient trouvé la mort dans l'attaque d'un hôtel de la capitale, Mogadiscio.