Mali : massacre à Sobane Da. 35 morts dont 24 enfants

Le village dogon de Sobane Da près de Bandiagara a été victime d’une tuerie le 9 juin.

35 personnes sont mortes, dont 24 enfants…

Le massacre n'a pas été revendiqué mais des habitants soupçonnent des Peuls djihadistes, venus de localités voisines.

Depuis l'apparition en 2015 du groupe terroriste mené par le prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, le centre du Mali est régulièrement ensanglanté par des violences entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon.

Le 23 mars dernier, 160 Peuls avaient été tués à Ogossagou près de la frontière avec le Burkina Faso. Le massacre avait été imputé à des chasseurs dogons.

Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien, s’est rendu ce 13 juin dans le village endeuillé de Sobane Da.

Arrivé à bord d'un hélicoptère de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), avec l’archevêque de Bamako, Jean Zerbo et plusieurs ministres, dont celui de la Défense, le président s'est aussitôt dirigé vers la fosse commune où les 35 corps ont été inhumés.

3 jours de deuil national

Le gouvernement a proclamé un deuil national de 3 jours et révoqué le le général Sidi Alassane Touré., gouverneur de la région de Mopti où se concentre la majorité des violences dans le pays,

Il n'y a aucune espèce de conflit interethnique dans notre pays, a-t-il solennellement déclaré avant de promettre la confiscation des armes illicites. Il s’agit de manipulations accompagnées d’actes odieux aux fins de déstabiliser le Mali, a-t-il estimé, appelant à un sursaut salvateur de tous les Maliens. Le président malien a mis en garde les jeunes contre la tentation de la vengeance : n'acceptez pas de vous enrôler dans une milice quelconque, a-t-il réclamé.

Afin d'éviter que chacun ne se fasse justice par lui-même le cycle infernal de la violence doit être arrêté, a jugé Mahamat Saleh Annadif, chef de la Minusma, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

La Minusma a annoncé avoir dépêché dans le village une équipe composée d'enquêteurs de sa division des Droits de l'Homme et de la protection ainsi que l’unité technique et scientifique de la police des Nations unies.

Le ministre des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé, a réclamé une présence accrue des Casques bleus dans le centre du pays. Mais pas au détriment des régions du Nord où les opérations militaires continuent, a-t-il précisé. C’est la condition du succès du processus politique que nous allons engager, a-t-il le ministre.

La population est bouleversée mais les terroristes qui s'attendaient à déclencher une guerre civile ont échoué, veut également croire un enseignant de Sangha, une localité voisine.