Urgences : le personnel hospitalier au bord du gouffre

Depuis la mi-mars*, des infirmiers, brancardiers, aide soignants font la grève… en venant travailler dans 65 services à Paris, Lyon et de Strasbourg à Marseille…

Ce 28 mai, les urgentistes les ont rejoint pour un débrayage symbolique de 5 m, devant tous les hôpitaux.

Tous dénoncent le manque d'effectifs d’un côté, qui contraint à soigner toujours plus vite et de l’autre, l'attente toujours plus longue qui entraîne la colère des patients… à bout de patience ! Certains deviennent agressifs, rapporte à France 24 un aide-soignant de nuit à l'hôpital Saint-Antoine. Insultes, crachats et parfois la violence physique, dénonce-t-il  Alors qu'on n'y peut rien, nous ! déplore-t-il.

Le collectif Inter-Urgences rassemblant l'ensemble des soignants en grève de l'AP-HP revendique l'arrêt des fermetures de lits, une hausse des rémunérations de 300 € net et une augmentation des embauches.

Allez voir ce qui se passe dans les hôpitaux !

Dans tous les services, la prise en charge des patients s'est abîmée, explique une aide-soignante de l'hôpital Bichat, à Paris. On manque de moyens humains, de moyens matériels et de reconnaissance, énumère-t-elle avant de conclure : On ne peut pas soigner si les soignants eux-mêmes ne vont pas bien !

21 millions de passages aux urgences en 2016 dans les 719 structures publiques ou privées. Selon un rapport du ministère de la Santé datant de 2018. Un record mais il ne date pas d’hier ! La hausse de fréquentation est observée constamment depuis 20 ans : En comparaison, en 1996, le total des passages aux urgences était de 10,1 millions. Et le nombre de soignants dans les hôpitaux publics n'a augmenté que de 5 %, entre 2012 et 2016…

Le 18 avril, dans le but d’apaiser les tensions, Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP, avait annoncé un renforcement des effectifs de 10% et une prime dangerosité passant de 5,76 € à environ 60 €. Mesures jugées insuffisantes par le personnel soignant…

Contre toute attente, la ministre de la Santé, a assuré pour sa part entendre la fatigue et l'agacement des urgentistes. Agnès Buzyn tente dexpliquer le malaise par le manque de vocation : Il n'y a pas de solution miracle tant qu'il n'y a pas plus de personnel formé, a-t-elle déploré. Dans les prochaines années 400 urgentistes par an vont se déployer sur le territoire,  promet encore la ministre. Mais la déclaration peine également à convaincre les principaux intéressés…

Donnez-nous les moyens d'être humains ! clamaient les 200 soignants des urgences hospitalières ce 25 mai, rassemblés pour la première fois depuis le début de la grève afin de faire front commun face au ministère de la Santé.

Quand allez-vous nous entendre ??

Nous appelons tous les #médecins et #paramédicaux des #urgences et d'ailleurs et tous les usagers qui nous soutiennent, à une #manifestation le 6 juin dès 13h sur le parvis de l'Hotel de Ville à Paris #soutienalagrevedesurgences  #UrgencesEnGreve

#nosviesdabordhttps://www.facebook.com/events/1429885150510360/ 

L'Inter-Urgences @InterUrg

En colère, ils  miment un suicide collectif à la seringue…

 

*18 mars énième agression physique à l’accueil des urgences de l'hôpital Saint-Antoine  = départ de cette grève devenue nationale. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, résume une aide-soignante de l’établissement, âgée de33 ans.