1er mai : justice sociale, écologie et violences…

A l'occasion de la Fête du travail, gilets rouges des Syndicalistes, Gilets jaunes et les verts ont défilé ce 1er mai à Paris. Place du 18 juin 1940, au pied de la tour Montparnasse, les militants écologistes ont été rejoints par les participants du cortège syndical et les Gilets jaunes, forts de leurs 24 semaines de mobilisation*.

Le rassemblement a dégénéré en violences et les images des affrontements entre blacks blocks et forces de l'ordre ont hélas occulté les revendications humaines…

Les annonces faites par Emmanuel Macron, au terme du grand débat national ne changeront rien à la situation estime un couple d’habitants d'Aulnay-sous-Bois (93), Sur l’indexation des retraites et la CSG, il n'a fait que de retirer des mesures aberrantes donc il n'a rien donné, s'agace le mari, magasinier. Aujourd'hui, je n'ai pas un salaire qui me permette de vivre, dénonce une salariée du Val de Marne.

Mes petits-enfants, je ne peux même pas leur faire de cadeaux, regrette-t-elle, résignée. Elle revendique plus de justice fiscale et la fin de privilèges pour les hauts dirigeants.

Demie citrouille sur la tête et feuilles de lierre sur les épaules, un écologiste explique avoir voulu par son costume, envoyer un message de convergence sur la lutte pour le climat et la justice sociale. Dans les 2 cas, il y a un respect de l'humain, souligne-t-il.

Macron a annoncé la création d'une convention citoyenne mais c'était le vide sidéral sur la transition écologique résume-t-il. Ce n'est plus la peine de discuter, on sait ce qu'il faut faire… Il faut juste la volonté politique, insiste-t-il.

On est la France qui se lève tôt. On est dans la rue depuis 5 mois à revendiquer une vie digne, affirme une de Montreuil qui gère un petit commerce. Je gagne 1 700 €/mois. J'élève seule 2 enfants. On doit se priver de tout. On est partis 2 fois en vacances en 15 ans, raconte-t-elle. On nous dit qu'il n'y a plus d'argent, mais de riches patrons trouvent un milliard en quelques jours pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame, s'indigne-t-elle.

Dès 12 h 30, soit près de 2 h avant l'horaire de départ annoncé, la présence de black blocs provoque les premiers tirs de gaz lacrymogène, les militants doivent se replier.

Vers 14 h 30, le cortège peut enfin avancer sur le boulevard du Montparnasse. Devant le restaurant La Rotonde, un cordon de CRS empêche d'approcher. Les manifestants défilent dans le calme sur le boulevard de Port Royal. La présence de camions de pompiers déclenche applaudissements et félicitations.

Des participants sont venus avec des masques à l'effigie d’Alexandre Benalla pour rappeler que l’ancien chargé de mission de l’Elysée avait violenté des manifestants place de la Contrescarpe il y a tout juste un an…

Au croisement de l'avenue des Gobelins et du boulevard Saint-Marcel, les banques se sont barricadées. En milieu d'après-midi, des CRS pénètrent dans le cortège pour en extraire un manifestant. La situation dégénère rapidement.

 

 

*portant avec fierté sur leur gilet jaune la liste des manifestations auxquelles ils ont participé.