Vannes : la réputation de l’institution SFX dans la tourmente…

Fin 2017,  4 garçons de 16 ou 17 ans ont témoigné avoir été victimes de gestes déplacés de la part du Conseiller principal d’éducation du lycée Saint-François-Xavier, à Vannes.

L’établissement, fondé par les pères jésuite s en 1850, est le plus ancien de Vannes. Il accueille environ 1 500 élèves.

Dès novembre, j’ai été alerté par une adulte de l’établissement qui avait recueilli le témoignage d’un élève, explique Yannick Touzé, le directeur qui a remplacé à la rentrée 2017, Jean–François Le Bayon.

Ms en cause le CPE de 48 ans était à ce poste depuis une dizaine d’année… Il a été licencié peu après.  Cependant, une famille a déposé plainte… Les jeunes se sont constitués partie civile. Le doyen des juges d’instruction a été saisi et l’enquête rouverte…

J’ai reçu cet élève, puis 2 autres, ainsi qu’un jeune qui avait fait un stage ici. Ils m’ont aussi montré des messages comportant des petits cœurs… qu’ils avaient reçus. Ça ne correspondait pas au comportement attendu d’un cadre éducatif. J’ai pris cela très au sérieux. Je leur ai demandé un témoignage écrit, a-t-il expliqué.

Fin novembre, le CPE est en arrêt maladie. En décembre, le directeur signale ces faits au procureur de la République. Une enquête est ouverte et menée par la police de février à avril 2018.

Des faits insuffisamment étayés sur le plan pénal

Dans un courrier du 2 mai 2018, le procureur François Touron reconnaît certains comportements tactiles inappropriés sur des élèves : embrassades, caresses dans les cheveux, des gestes contraires aux missions d’un cadre éducatif… mais estime que l’enquête confiée aux services du commissariat de Vannes n’a pour autant pas révélé d’éléments susceptibles de caractériser une infraction pénale.

En juillet, le CPE est licencié pour faute grave, par le conseil d’administration.

Cette décision génère des tensions avec Jean-Yves Le Douarin, le président de l’Ogec,* Je n’aurais jamais cautionné une agression sexuelle, se défend-il. Mais la faute grave n’était pas établie… fustige-t-il. En conséquences, le mandat de Jean-Yves Le Douarin est écourté et une nouvelle présidente est élue à la tête de l’Ogec en février 2019.

Yannick Touzé, va devoir gérer les contrecoups de la médiatisation. Les professeurs et le personnel ont été rapidement informés après le signalement, a-t-il assuré Mais pas les parents d’élèves…On n’avait pas la maîtrise du calendrier judiciaire, l’enquête était en cours et on avait finalement assez peu d’éléments, a-t-il avancé. J’ai toujours été proche des parents des victimes pour être à leurs côtés et les écouter, a-t-il insisté.

En lien avec la direction diocésaine, avec on va publier un communiqué pour expliquer aux parents ce qui s’est passé. Et je me tiendrai évidemment disponible, pour rencontrer ceux qui le souhaitent… a-t-il promis.


*Organismes de gestion de l'Enseignement catholique