Il était une fois dans l’Est : l’Itinérance mémorielle de Macron…

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Ce 5 novembre au matin, le périple en hommage aux poilus a commencé sous un brouillard humide accroché aux coteaux surplombant Morhange, un petit village perdu de Moselle, où la France a connu dès août 1914, l’une des pires défaites de la Grande Guerre : 40 000 morts en 3 jours lors de la bataille des frontières.

Emmanuel Macron se tient immobile face à un obélisque de granit érigé au bout d’une allée d’arbres. Le monument est  dédié à la mémoire des soldats français tombés glorieusement.

La rencontre avec l’adversaire est effroyablement brutale, rappelle le général François Lecointre, chef d’état-major des armées, képi noir et uniforme beige. Il évoque l’ardeur et l’enthousiasme des poilus montant au front dans leur pantalon rouge garance, si visible. Les illusions d’une victoire glorieuse et rapide s’évanouissent sous les obus meurtriers…

La sonnerie aux morts retentit. En silence, le président, dont les arrière-grands-pères ont participé au combat, dépose une gerbe.

Après un passage à Strasbourg le 4 novembre, le périple mémorielle est également l’occasion une opération de séduction menée auprès des Lorrains par Emmanuel Macron. Le président va tenter de reconquérir le cœur des Français, nettement majoritaires à désapprouver sa politique dans un contexte d'insatisfaction générale…

Les motifs de mécontentement sont nombreux : chômage, hausse du prix du carburant, problèmes d'accès aux soins ou encore pauvreté et baisse du pouvoir d'achat.

Emmanuel Macron affirme comprendre et respecter les doutes et il a prévu de rencontrer élus et les habitants.  Je ne dis pas : Souffrez en silence, ça va aller mieux. Non, on entend ça depuis trop longtemps. Nous agirons notamment en supprimant les cotisations salariales sur la maladie et le chômage ou en supprimant la taxe d’habitation. Plus profondément, je crois qu’une partie de la population doute en disant : On me demande de m’adapter à un monde que je ne connais pas et c’est insupportable. Il faut l’entendre, a-t-il poursuivi.

Le 7 novembre, Emmanuel Macron présidait unconseil des ministres délocalisé à Charleville-Mézières. Après une visite de l’usine PSA voisine, le chef de l’Etat a rejoint à pied la préfecture des Ardennes quand il est invectivé, par plusieurs personnes dont des militants de La France Insoumise Président des riches ! Vous êtes un escroc…

J’ai 57 ans, je ne suis jamais descendue dans la rue… Jamais. Mais avec vous, je suis obligée ! l’interpelle une aide-soignante, remontée contre la hausse du prix des carburants.

Une pétition contre l’augmentation des prix des carburants a été signée par plus de 700 000 personnes. Et un appel au blocage des routes est prévu le 17 novembre prochain.

Il ne faut surtout pas relier des choses qui n’ont rien à voir, bottait alors en touche Emmanuel Macron. Il ne faut pas tout confondre, a-t-il insisté.