Besançon : Razia, 34 ans, 3 enfants, tuée en pleine rue par son ex-mari

Razia, 34 ans, a été retrouvée morte à Besançon (25). Elle a poignardée à 8 reprises dont un coup fatal portée à la carotide, en pleine rue, vers midi.

Son cabas de course a été retrouvé à coté d’elle…

Le suspect principal de cet assassinat n’est autre que son ex-conjoint, violent. Repéré par les caméras de vidéo-surveillance du tramway Il a été filmé en train de suivre Razia, 5 minutes avant le drame.

Le traitement de l'image établit formellement qu'il s'agit de son mari, a affirmé Etienne Manteaux, procureur de la République du Doubs. Le magistrat a rappelé que la victime se savait menacée.

Dénonçant des violences et intimidations elle avait déposé plainte à 4 reprises contre lui :

à Marseille en 2017 et en avril, mai et août 2018 à Besançon. La première a été classée sans suite, les 3 autres étaient en cours d'examen

L'association Solidarité Femmes de Besançon a confirmé que Razia se savait en danger.

Dès le printemps dernier, elle avait croisé son ex-mari dans un bus de la ville, avant qu'il ne tente de prendre contact avec l'un de ses fils.

J'en garde l'image d'une femme solaire, témoigne Christine Perrot, la présidente de Solidarité Femmes Besançon. Elle était attachante, toujours positive. C'était une personne qui plaçait beaucoup d'espoir en l'avenir. Elle était ravie d'avoir trouvé ce logement et ses enfants, de 9 et 11 ans qui étaient enthousiastes et espéraient y être protégés… Le 3e, plus grand, vit en Iran.

Nous lui avions trouvé un logement assez rapidement, mais c'est l'ordonnance de protection* qui a traîné, explique-t-elle. On a dû attendre jusqu'en août dernier, parce qu'il est difficile d'apporter des preuves à l'instruction et de faire comprendre le niveau du risque. Dans ces cas-là, pourquoi ne croit-on pas la femme plutôt que le mari ?, questionne Christine Perrot.

Toute l’équipe de bénévoles est bouleversée : Nous sommes soudées entre nous mais il faut imaginer l'effet sur les autres femmes hébergées par nos soins… Ce drame révèle en effet l'impuissance des pouvoirs publics à protéger les femmes violentées et menacées par un homme.


L'enquête s'oriente donc vers la piste du meurtre conjugal, ce que les militantes de la lutte contre les violences faites aux femmes appellent désormais un féminicide.

Malgré de gros moyens déployés, l'arme du crime n'a pas été retrouvée et les enquêteurs n'ont pas encore réussi à localiser l'ancien mari de Razia. Son domicile de Besançon a été perquisitionné : il a visiblement abandonné tous ses lieux de vie habituels" constate le commissaire chargé de l'enquête. Un portrait du suspect et une description : 1,75m, 38 ans, un tatouage tribal à l'épaule droite ont été diffusés dans tout l'espace Schengen.


*Une ordonnance de protection peut comporter des mesures telles qu’une interdiction d’entrer en contact, l'attribution d'un logement d'urgence ou encore diligenter une enquête sociale.