Metam sodium : le pesticide est suspendu jusqu’à fin janvier 2019

Selon un décret publié ce 26 octobre au Journal officiel, le métam sodium vient d’être suspendu pour 3 mois, sur l’ensemble du territoire français par le gouvernement : considérant qu'il existe des doutes sur la possibilité d'utiliser les produits concernés de façon sûre selon les modalités actuellement en vigueur

Ce pesticide est destiné au nettoyage du sol notamment avant les la cultures. Il est autorisé en Europe jusqu'en 2022, mais doit être notamment utilisé en l'absence de vent. Ce produit chimique est très décrié par les associations de défense de l'environnement.

Il y a 2 semaines, la préfecture Maine-et-Loire avait enregistré 3 incidents en quelques jours, 70 personnes intoxiquées à proximité de traitements phytosanitaires, dont 17 hospitalisées pour des symptômes tels que picotements au niveau des yeux, sentiment de tête boursouflée, malaises…

Une suspension de l'utilisation du produit avait été prononcée dans le département jusqu'au 26 octobre. Un autre cas de malaise respiratoire a récemment été recensé dans le Finistère.

La suspension au niveau national est une sage décision pour la santé des agriculteurs et des citoyens, ont réagi des députés LREM des Pays de la Loire, dont Matthieu Orphelin. Il faut maintenant accompagner les acteurs dans le déploiement rapide des alternatives existantes, ont ils soulignés, dans un communiqué.

Suite au signalement de ces intoxications, l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) doit se prononcer avant fin novembre sur sa dangerosité et de réexaminer toutes les autorisations de mise sur le marché.

Si nous devons aller plus loin et si nous devons l'interdire pour des raisons de sécurité, nous le ferons, a assuré Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture sur France Inter ce matin.

Faut-il interdire tous les pesticides en France ?

La ligne d'horizon, c'est celle-là, a répondu Didier Guillaume. Mais, il faut le faire pas à pas, regarder la dangerosité des uns et des autres… Arrêter tout n'aurait aucun sens, a tempéré le ministre.

Le président de la République a annoncé la fin du glyphosate en 2020, nous avons annoncé que les pesticides allaient baisser de 25% en 2022 et de 50% en 202, a-t-il rappelé. C'est un pas gigantesque, a-t-il estimé.