Affaire Benalla, acte II : commission d’enquête au Sénat…

La commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Benalla a repris son cours ce 12 septembre.

Son objectif est de cerner le rôle de l'ex-chargé de mission dans la sécurité du président de la République, notamment déterminer s’il a exercé une fonction de protection personnelle du chef de l'État, une tâche sensible qui incombe à des unités d'élite de la police et de la gendarmerie. Alexandre Benalla est mis en examen pour violences contre un manifestant le 1er mai à Paris. Emmanuel Macron a réfuté toute volonté de couvrir son ex-collaborateur…

Nous poursuivons nos auditions pour tenter de lever des contradictions et établir le fonctionnement des différents services de l'État, a déclaré Philippe Bas, LR à la tête de la commission d’enquête.

François-Xavier Lauch, chef de cabinet d'Emmanuel Macron, le commandant militaire de L'Élysée ainsi que le commissaire de police Maxence Creusat ont été entendus. François-Xavier Lauch a répété qu’Alexandre Benalla avait eu un comportement individuel fautif le 1er mai et qu'il avait à l'évidence agi en dehors de ses fonctions à la présidence de la République. J'ai entendu parler de milice à la présidence. Ce n'est absolument pas le cas, a assuré l’ex-supérieur hiérarchique d’Alexandre Benalla qualifié de Rambo durant la campagne présidentielle. François-Xavier Lauch était en voyage préparatoire en Nouvelle-Calédonie au moment des faits, a également souligné que Benalla n'a pas exercé de mission de police dans le cadre de ses fonctions à l'Élysée. Ses missions étaient extrêmement cadrées : l'organisation des déplacements nationaux du président de la République, l'organisation des événements au palais de l'Élysée et enfin la coordination des 2 services de sécurité de l'Élysée : des choses très administratives, a-t-il conclut.

Selon le général Bio-Farina, commandant militaire de l'Élysée, Alexandre Benalla était un petit peu la charnière entre ce que fait le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) et le commandement militaire, unités en charge de la sécurité du président. Il avait l'approche humaine de ce que souhaitait le président pour sa sécurité, a souligné le général. Il participait aux travaux de réorganisation de la sécurité de l'Élysée, a-t-il ajouté.

Quant à Maxence Creusat, commissaire de police à la direction de l'ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris, il a été mis en examen notamment pour violation du secret professionnel.

Il reste toujours des contradictions comme le port d'armes d'Alexandre Benalla ou ses missions de protection rapprochée, a déclaré Philippe Bas à l'issue de la session. C'est à nous de les éclairer… a-t-il insisté.

On voit bien que cet homme était protégé, ultra-protégé, a estimé François-Noël Buffet (LR), vice-président de la commission des lois. On en déduit la gêne gouvernementale…, a-t-il commenté. Ils nous prennent pour des crédules, ne répondent pas… ça crée le soupçon, a renchérit l'écologiste Esther Benbassa. Personne n'est dupe de l'instrumentalisation" politique de l'affaire Benalla depuis cet été, a rétorqué Nicole Belloubet, ministre de la justice tandis que Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement s'en prenait à Philippe Bas, jugeant qu'il faisait de l'affaire Benalla une ambition politique personnelle...