Hong Kong : des manifestants font le siège de l’université polytechnique

A Hong Kong, une centaine de manifestants tiennent tête toujours aux forces de l’ordre et assiègent le campus de l'Université polytechnique depuis 3 jours.

600 d’entre eux ont quitté les lieux, dont 200 jeunes âgés de moins de 18 ans.

Dans la nuit, ils ont réussi une audacieuse évasion en descendant d'une passerelle avec des cordes avant d'être récupérés par des 2 roues motorisés. Les émeutiers doivent cesser les violences, rendre les armes et sortir pacifiquement en écoutant les instructions de la police, a réclamé Carrie Lam, cheffe de l'exécutif qui a décrit les manifestants comme les ennemis de la population.

Les protestataires réclament d’ailleurs son départ…

La police a averti être prête à faire usage de balles réelles. Les soldats de l'armée chinoise sont sortis ce week-end de leur caserne pour détruire les barricades de certaines rues.

Carrie Lam affirme être extrêmement préoccupée et a déclaré souhaiter une issue pacifique assurant avoir demandé à la police de gérer la situation avec humanité…

Des dizaines de milliers de personnes du mouvement pro-démocratie ont manifesté ce 18 novembre à Kowloon pour faire diversion et attirer les forces anti-émeutes afin d’alléger la pression sur la PolyU…

Des élections de district prévues le week-end prochain.

Depuis 5 mois, il s’agit de la plus grave crise politique depuis la rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine en 1997.

Menaces de Pékin

Le gouvernement de Hong Kong fait tout son possible pour reprendre le contrôle de la situation, a déclaré Liu Xiaoming, ambassadeur de Chine au Royaume-Uni. Mais si la région devenait incontrôlable, le gouvernement central ne restera certainement pas les bras croisés… a-t-il prévenu. Nous avons le pouvoir suffisant pour mettre fin aux troubles, a assuré Liu Xiaoming.

En guise d’avertissement, Pékin a d’ailleurs balayé la décision de la justice hongkongaise, qui avait jugé anticonstitutionnelle l'interdiction du port du masque… par les manifestants. La décision de la Haute Cour de Hong Kong affaiblit gravement la gouvernance du chef de l'exécutif et du gouvernement de la RAS (région administrative spéciale), a déclaré Zang Tiewei, porte-parole de la commission des affaires législatives du comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (parlement chinois). Il a ajouté que seule l'ANP avait le pouvoir de décider si une loi est ou non conforme à la loi fondamentale hongkongaise.

Cependant, les manifestants conservent le soutien de la population. Tout le monde ne soutient pas la violence, mais chacun est plus ou moins conscient qu’au départ les manifestations étaient pacifiques. Ils répondent à un blocage de tout dialogue de la part du pouvoir et aux violences de la police.

Et selon Michel Bonnin, directeur d’études à l’EHESS, s’exprimant su France 24, les autorités de Pékin ne veulent pas recommencer un Tiananmen. Cela serait assez suicidaire pour tous les avantages économiques qu’apporte Hong Kong.