Lyon : incendie meurtrier dans un squat

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L'incendie, qui s'est déclaré vers minuit au 91 rue Audibert et Lavirotte dans le 8e arrondissement de Lyon, a fait au moins trois morts, deux femmes et un enfant de douze ans. Selon les pompiers, il pourrait y avoir d'autres victimes. Aucun élément sur l'origine du sinistre n'est connu pour l'instant.

L'immeuble était entièrement dévasté par les flammes à l'arrivée des pompiers qui sont intervenus rapidement avec de gros moyens. Le feu, qui a pris au 1er étage de bureaux de l'ancienne usine Leroy Somer, s'est propagé rapidement. Les deux niveaux supérieurs de ce bâtiment blanc se sont embrasés et l'escalier s'est effondré, a précisé le lieutenant-colonel des pompiers du Rhône, Jean-Philippe Gueugneau, en charge des opérations de secours.

Le toit aussi a brûlé et les locaux menacent de s'écrouler. Les rescapés ont été évacués vers le gymnase d'une école, avenue des Frères Lumières. Des équipes cynophiles sont attendues en renfort afin de fouiller les décombres. La Police Judiciaire a été chargée de l'enquête.

Les lieux étaient squattés par une communauté Rom. Plus de 200 personnes vivaient là, avec des enfants en bas âge et des femmes enceintes. Les familles y avaient cherché refuge après avoir été déjà expulsées d'autres endroits.

Selon certains riverains, l'édifice serait potentiellement pollué Dès le mois d’octobre 2012, un procès avait ordonné son expulsion immédiate et le squat devait être évacuée le 10 novembre. En raison de la présence d’enfants le délai de la trêve hivernale avait été appliqué…

lls dormaient souvent dans le grenier , a expliqué Gilberte Renard, militante de la LDH. Cet incendie est la responsabilité de l’Etat. Il y a des solutions pour héberger ces familles. Mais Manuel Valls préfère les expulser, a dénoncé la militante

Manuel Valls, et la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, dont la visite à Lyon était prévue, se sont rendus sur place. Le ministre de l'Intérieur a exprimé un sentiment de profonde tristesse et ajouté qu'en même temps ces squats, comme les campements de fortune, doivent être évacués chaque fois quand ils présentent, ici comme ailleurs, de vrais dangers.

 Il faut poursuivre ce travail de démantèlement et l'évacuation des campements ou des squats en trouvant à chaque fois des solutions qui soient dignes des personnes humaines et qui soient fermes en appliquant les lois de la République, a insisté le ministre.