Vincent Lambert : l'arrêt des soins est en cours

Ex-infirmier, Vincent Lambert, 42 ans est tétraplégique à la suite d’un accident de la route. Il se trouve dans un végétatif en 2008.

Bien malgré lui, il est devenu le symbole du débat sur la fin de vie…

Le Conseil d'État a validé fin avril l'interruption des soins qui devrait avoir lieu cette semaine. Le protocole prévoit l'arrêt des machines à hydrater et alimenter ainsi qu'une sédation contrôlée, profonde et continue. Par précaution, une prise d'antidouleurs est également associée.

Compte tenu de la polémique, aucune information n’a été donnée sur le dispositif de sécurité mis en place au CHU.

En réaction, Viviane et Pierre Lambert, ses parents, ont dénoncé une euthanasie déguisée.

Fervents catholiques, ils introduits ont multiplié en vain 4 recours depuis 2013. Un des frères et une des sœurs de Vincent s'opposent également à l'arrêt des soins. Ils considèrent leur fils comme lourdement handicapé et réclament son transfert dans un établissement spécialisé.

Sous la pluie, 200 personnes ont manifesté avec eux ce 19 mai devant l'hôpital Sébastopol de Reims pour demander La Vie pour Vincent.

Certains reprochent aux partisans de l’euthanasie de confondre la notion de mourir dans la dignité avec le jugement d’indignité d’une vie…

A l’inverse, son épouse Rachel, son neveu François et 5 frères et sœurs du patient affirment que Vincent Lambert s’était prononcé contre tout acharnement thérapeutique. Même s’il n'avait pas laissé de directives anticipées écrites…

Maîtres Paillot et Triomphe, avocats des parents, ont promis 3 nouveaux recours. Ils réclament la radiation et des poursuites à l'encontre du docteur Sanchez, chef du service des soins palliatifs et l'unité cérébrolésés de l'hôpital Sébastopol de Reims. Pour avoir annoncé l’imminence de arrêt des traitements…

Ils mettent en avant le dernier rapport rendu fin 2018. Les experts mandatés par la justice avançaient que la condition médicale de Vincent Lambert n'appelait aucune mesure d'urgence et qu'il existe en France des structures pouvant l'accueillir jusqu'à sa disparition, si le maintien au CHU de Reims s'avérait impossible pour des raisons autres que relevant de la simple technique médicale. Dans le même temps, ils ont cependant conclu à un état végétatif chronique irréversible qui ne lui laissait plus d'accès possible à la conscience.

La question de l'euthanasie dans la campagne des élections européennes

Dans l'attente d'un examen du dossier qu’il entend mené sur le fond, le Comité des droits des personnes handicapées (CDPH) de l'ONU a demandé le maintien des soins. Mais la France met en avant le droit du patient à ne pas subir d'obstination déraisonnable.

Maîtres Paillot et Triomphe estiment que la mort programmée du patient, crime d'État au prix d'un coup de force contre l'État de droit. Ainsi, ils ont prié Emmanuel Macron de maintenir les traitements. Le président de la République n’ira pas à l'encontre de décisions de justice, a répondu Nathalie Loiseau, tête de liste LREM aux élections européennes.

Pourquoi cette précipitation pour le conduire vers la mort ?" s'est-on insurgé à la Conférence des évêques. François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes, a également demandé qu'on se laisse le temps.

Au contraire, Jean Leonetti, vice-président LR, à l’origine de la loi de 2016 à son nom, estime que l'arrêt des soins de Vincent Lambert s'inscrit dans le cadre légal. Dans les hôpitaux, presque 60 % des patients meurent après une limitation ou un arrêt des traitements, a-t-il affirmé.