Homards, etc. : François de Rugy a fini par démissionner

François de Rugy, 45 ans, ministre de la Transition écologique et solidaire s’est résolu à démissionner ce 16 juillet.

Les révélations de Mediapart sur ses dîners fastueux agrémenté de grands crus et de homards géants* à l'Hôtel de Lassay, aux frais du contribuable, lorsqu'il était président de l'Assemblée nationale, ont fini par le faire renoncer à son poste de numéro 2 au gouvernement.

L'information a été plus forte que la communication, a aussitôt réagi Fabrice Arfi, enquêteur à Médiapart. François de Rugy s’est justifié sur Facebook. Il a affirmé être trop attaché à l’écologie pour accepter que notre action soit affaiblie par des mises en cause personnelles incessantes…

Mediapart m’attaque sur la base de photos volées, de ragots, d’approximations, d’éléments extérieurs à ma fonction… La volonté de nuire, de salir, de démolir, ne fait pas de doute. Je suis soumis à un feu roulant de questions et contraint de parer sans cesse à de nouvelles attaques, écrit-il.

Dans Le Journal du Dimanche, François de Rugy s’est défendu d’avoir rien fait qui soit en dehors des clous. Ce n'est pas à un site militant de faire ou défaire le gouvernement, a-t-il encore fustigé. Mais les suspicions de corruption ne s'arrête pas aux homards : le ministre doit aussi répondre sur la légitimité de l’occupation d’un logement social par sa directrice de cabinet ainsi que du coût des travaux dans son logement de fonction et de son appartement à Nantes…

Et il soit aussi s'expliquer mis pour avoir eu recours aux chauffeurs de l'Assemblée nationale et du ministère de la Transition écologique et solidaire lors de trajets privés.

Face à ces contre-vérités, j’ai déposé une plainte pénale en diffamation par la voix du Bâtonnier Pierre-Olivier Sur et de Maur et de Maître Mathias Chichportich, à qui j’ai confié la défense de mes intérêts. La mobilisation nécessaire fait que je ne suis pas en mesure d’assumer sereinement et efficacement ma mission, assure le ministre.

François de Rugy, entendait défendre au Sénat le projet de loi décrétant l'urgence climatique. Mais les organisations environnementales jugeait déjà le texte comme insuffisant

11 mois après la départ de Nicolas Hulot, un nouveau bouleversement affecte le ministère de la Transition écologique et solidaire, alors qu'Emmanuel Macron avait fait de la préservation de l'environnement une des priorités de son quinquennat…

Le Président de la République a déclaré avoir accepté la démission de François de Rugy. Pour qu'il puisse se défendre pleinement et librement, a-t-il insisté.

Comment ne pas penser aux mots de François Mitterrand en hommage à Pierre Bérégovoy, n’a pas hésité à tweeter également François de Rugy se référant au discours très offensif à l’encontre des médias prononcé par le président lors des obsèques de son Premier ministre qui s’était suicidé alors que des suspicions de corruption pesaient sur lui : Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie, au prix d'un double manquement de ses accusateurs aux lois fondamentales de notre République, celles qui protègent la dignité et la liberté de chacun d'entre nous, avait déclamé François Mitterrand le 4 mai 1993.

Mediapart n'a fait que son travail et continuera de le faire, a encore affirmé Fabrice Arfi à l'AFP. D’ailleurs, le site d’information a publié un article, mis en ligne quelques minutes après l'annonce de la démission de François de Rugy et affirme qu’en 2013 et 2014, il a utilisé son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) de député au lieu de ses deniers personnels pour payer une partie de ses cotisations Europe Écologie-Les Verts (EELV), son ancien parti. De surcroît, François de Rugy aurait ensuite défiscalisé ces montants dans sa déclaration de revenus…

On ne prend pas en otage des fonctions publiques pour se défendre, a déclaré Edwy Plenel, à France 24. On n'utilise pas l'argent public pour des réceptions privées ! De même, les travaux dans un appartement de la République ne devraient pas être au bon vouloir d'un couple ministériel. Ça devrait être géré autrement, a–t-il poursuivi. Tout ce que nous révélons pose la question simple de l'exemplarité, a résumé le cofondateur de Mediapart.