Inde : un viol collectif déclenche la colère du pays

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A New Delhi, dimanche 16 décembre, une jeune femme a été violée par 6 hommes à bord d'un bus et battue à coups de barre de fer. Son ami qui l'accompagnait n'a rien pu faire. Ensuite, les agresseurs les ont jeté ensemble hors du véhicule,  comme des déchets…

Laissée pour morte, la victime, une étudiante kinésithérapeute de 23 ans, a été grièvement blessée a l'abdomen.

Hospitalisée en soins intensifs, elle a pu livrer sa version des faits à la police mais la jeune femme a subi trois interventions chirurgicales et elle a fait un

arrêt cardiaque avant son évacuation sanitaire au Mount Elizabeth Hospital de Singapour où, selon les médecins, elle lutte aujourd'hui contre la mort : en plus de ses blessures intestinales, la patiente souffre d'une infection pulmonaire et d'une lésion cérébrale, ont-ils révélé.

Les 6 agresseurs ont tous été retrouvés et incarcérés mais à New Delhi, un viol est commis toutes les 18h et reste en général impuni. Une adolescente de 17 ans s'est récemment suicidée suite à un viol et surtout, à l'attitude de la police qui l'avait dissuadée de porter plainte et conseillé d'épouser son violeur !

L'immense colère déclenché par la barbarie de ce viol collectif s'est cette fois-ci, exprimée dans la rue… Depuis plus de 10 jours, des centaines de milliers de personnes manifestent quotidiennement pour exiger une meilleure prise en compte des plaintes pour viol par la police et la justice ainsi qu'une plus grande sécurité pour les femmes.

Les associations de défense des droits des femmes dénoncent la misogynie prédominante en Inde ainsi que le nombre des viols qui a doublé entre 1990 et 2008. Rien qu'à Delhi, plus de 24 000 agressions ont été signalées à la police en 2011

A Imphal, où la police a ouvert le feu sur des manifestants venus soutenir une actrice victime de violences sexuelles, un journaliste de télévision a été tué par balle.

Pour calmer la vague d'indignation qui ne faiblit pas depuis ce crime malgré l'interdiction des manifestations, le ministre de l'Intérieur Sushil Kumar Shinde, a déclaré samedi : le gouvernement étudiera la possibilité d'un châtiment plus sévère dans les affaires exceptionnelles de viol évoquant sans doute la peine de mort que certains réclament mais qui est rarement appliquée en Inde.