Gabon : Coup d'État avorté. 7 putschistes arrêtés, 2 autres tués

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Une tentative de coup d'État a échoué, ce 7 janvier au Gabon.

7 des putschistes qui s'étaient emparé de la radio-télévision nationale ont été arrêtés, dont le chef du groupe et 2 autres tués, a annoncé Guy-Bertrand Mapangou,  porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication.

Par la voix du lieutenant Kelly Ondo Obiang, leader des putschistes s’exprimant à la radio et sur les réseaux sociaux, des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon se réclamant d'un Mouvement patriotique avaient appelé à se soulever contre Ali Bongo, affirmant douter de la capacité du président à continuer à assumer sa charge.

Ali Bongo, 59 ans, se remet actuellement au Maroc d'un AVC dont il a été victime le 24 octobre 2018. Le chef de l’Etat participait alors à une conférence économique en Arabie saoudite et il a du laisser son vice-président exercer le pouvoir, sur décision de la Cour constitutionnelle.

Le lieutenant Kelly Ondo Obiang jugeait que les vœux du Nouvel an enregistrés par Ali Bongo afin de rassurer sur sa santé avaient plutôt renforcé ses inquiétudes…

Dans son discours, le chef de l'État gabonais, ex-ministre de la Défense pendant 10 ans, reconnaissait souffrir de problèmes de santé mais assurait qu'il se remettait.

Dénonçant une manipulation du président pour s'accrocher au pouvoir et la complicité de la hiérarchie militaire, Kelly Ondo Obiang, en uniforme et béret vert, entouré de 2 soldats armés de fusils d'assaut, appelait les Gabonais à descendre dans la rue pour le soutenir.

Dans une allusion aux manifestations qui ont suivi la réélection contestée d'Ali Bongo, l'officier ajoutait que le putsch avait été lancé contre ceux qui, dans la nuit du 31 août 2016, ont fait lâchement assassiner nos jeunes compatriotes.

Un groupe militaire décrétant l’illégitimité du pouvoir en place constitue une première dans l'histoire du Gabon mais son message ne semble pas avoir été suivi d'effet !

A Libreville, excepté quelques coups de feu entendus près de la radio publique, où des soldats loyalistes ont aussi tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les 300 personnes rassemblées pour soutenir les putschistes, le calme régnait sur la capitale gabonaise, survolée par hélicoptères et quadrillée par les forces de l’ordre : armée et police.

Cependant, la France a exhorté ses 8 900 ressortissants au Gabon dont 350 militaires, à éviter tout déplacement à Libreville.

Nous condamnons toute tentative de changement de régime extraconstitutionnel.

La stabilité du Gabon ne peut être assurée que dans un strict respect des dispositions de sa Constitution, a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

La famille Bongo dirige le Gabon depuis près d'un demi-siècle

Ali Bongo est arrivé au pouvoir en 2009 à la mort de son père, Omar.

A l'issue d'une élection marquée par des accusations de fraude et suivie de violentes manifestations, il avait été réélu en 2016 avec moins de 6 000 voix d'avance sur l'opposant Jean Ping, ancien président de la Commission de l'Union africaine (UA).

L'Union européenne avait signalé des anomalies, notamment dans la province du Haut-Ogooué, où Ali Bongo avait été crédité de 95 % des suffrages exprimés avec une participation de 99,9 % !