Israël/Palestine : escalade des violences

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Mardi 18 novembre, l’attentat à la hache au sein de la synagogue Kehilat-Yaakov dans le quartier d’Har Nof de Jérusalem, aura fait 5 victimes.

Il a été perpétré 2 jours après ce que les Palestiniens ont dénoncé comme un crime raciste : la mort de Youssef Ramouni, un chauffeur de bus palestinien, retrouvé pendu dans son dépôt de Jérusalem-Ouest.

Le légiste israélien a conclu à un suicide. Ce qu’a contesté son homologue palestinien.

L’attentat de la synagogue conforte la droite israélienne dans son choix d’une ligne sécuritaire absolue. Depuis, les armuriers sont dévalisés…

Ce dernier acte barbare en date éloigne encore un peu plus la reprise des négociations de paix avec l’Autorité palestinienne.

Il marque un pallier dans l’escalade des manifestations de haine réciproque auxquelles se livrent Israéliens et Palestiniens pour manifester une haine réciproque. Après l’échec des négociations de paix sous égide américaine, en avril, les deux camps semblent n’avoir que la succession de représailles violentes pour perspective. 

Le 12 juin, l’enlèvement de 3 jeunes Israéliens, par une cellule isolée du Hamas près du des colonies de Goush Etzion en Cisjordanie est à l’origine de la relance des hostilités. La population palestinienne espérait qu’ils soient échangés contre des dizaines de prisonniers, en grève de la faim pour dénoncer leur détention.

Mais, en réponse, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, avait lancé l’opération Gardiens de nos frères en Cisjordanie. Le bouclage du district d’Hébron et l’arrestation de plus de 400 sympathisants du Hamas avaient été vécus par les Palestiniens comme une punition collective. Des affrontements entre jeunes Palestiniens et forces de l’ordre israéliennes avaient fait 9 morts et des dizaines de blessés. Les tensions ont gagné les quartiers arabes de Jérusalem-Est, le 2 juillet, lorsqu’un Palestinien de 16 ans du quartier de Chouafat, avait été retrouvé mort. Il avait été brûlé vif par 3 juifs extrémistes après la découverte des corps des 3 jeunes Israéliens enlevés.

Le 8 juillet, la guerre déclenchée par Israël dans la bande de Gaza, suite aux tirs de roquettes des groupes armés palestiniens, a encore attisé la colère. 50 jours de combats ont fait plus de 2 140 victimes palestiniennes. A Jérusalem-Est, les émeutes ont été quotidiennes. Mais les cellules islamistes n’ont eu ni les capacités ni la marge d’action pour soulever une troisième intifada dans les territoires. Partisan de la voie diplomatique,  Mahmoud Abbas a maintenu la coopération sécuritaire avec Israël, jusqu’à interdire des manifestations de soutien avec la bande de Gaza. Le cessez-le feu du 26 août, n’a pas éteint les foyers de tensions à Jérusalem-Est. La multiplication des projets de logements dans les colonies et les provocations d’extrémistes juifs appelant à une remise en cause du statu quo sur l’esplanade des Mosquées ont alimenté des affrontements. Le gouvernement Nétanyahou n’a opposé qu’une réponse sécuritaire :1 000 arrestations depuis l’été et de nouvelles restrictions de l’accès à l’esplanade des Mosquées, finalement levées sous la pression de la Jordanie. Fin octobre, les attaques d’individus isolés se sont multipliées. Le 22 octobre, un Palestinien a jeté sa voiture sur un arrêt du tramway, tuant un bébé. Le 29, Yehuda Glick, extrémiste religieux militant pour l’accès des juifs au Mont du temple, a été victime d’une tentative d’assassinat. Deux autres attentats à la voiture-bélier perpétrés à Jérusalem, le 5 novembre ont fait un mort. La bavure policière contre un Arabe israélien, tué le 8 novembre à Kfar Cana, a étendu le cycle de violences vers le nord, au-delà de Jérusalem. Le 10, deux attaques au couteau ont fait 2 morts en Cisjordanie et à Tel-Aviv. Dans la nuit, des colons israéliens ont incendié la mosquée du village palestinien d’Al-Mughayir, près de Ramallah en Cisjordanie.