Centrafrique : la maire de Bangui élue présidente

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Catherine Samba-Panza, a élue lundi 20 janvier présidente intérimaire de la Centrafrique. Dans le pays, c’est la première femme à accéder à la fonction. La maire de Bangui, a été désignée par les 135 membres du Conseil national de transition (CNT) parlement provisoire. Sa candidature a recueilli 75 voix au second tour de scrutin. L'autre candidat, Désiré Kolingba, fils de l’ancien chef de l’État André Kolingba, en a obtenu 53.

A l’annonce des résultats, suivis d’applaudissements, l'hymne national centrafricain a résonné dans l’Assemblée nationale et un tapis rouge a été déroulé…pour elle !

Mais la charge est immense : Catherine Samba-Panza succède à Michel Djotodia contraint de démissionner le 11 janvier pour son incapacité à mettre fin aux massacres interreligieux. La présidente devra recoudre un pays déchiré… pacifier le pays, rétablir l’administration, organiser les conditions pour permettre le retour de centaines de milliers de déplacés.

Catherine Samba-Panza est reconnue pour sa force de caractère et elle a la réputation d’être incorruptible. Elle a toujours souligné ce qu'elle pouvait apporter en tant que femme pour la réconciliation du pays. Dans le conflit opposant l’ex-rébellion de la Séléka, à majorité musulmane, et les milices chrétiennes anti-balaka, elle s’est toujours attachée à dénoncer les exactions commises par les deux camps. La nouvelle présidente de la Centrafrique s’est positionné comme une rassembleuse du pays dès de son tout premier discours :

Je lance un appel vibrant à mes enfants anti-balaka qui m'écoutent. À mes enfants ex-Séléka qui m'écoutent aussi, manifestez votre adhésion à ma nomination en donnant un signal fort de dépôt des armes, a déclaré Catherine Samba-Panza. Je suis la présidente de tous les Centrafricains sans exclusive, a-t-elle assuré.

Catherine Samba-Panza est née le 26 juin 1954, au Tchad à N’Djamena, d’un père camerounais et d’une mère centrafricaine. Diplômée à l’étranger où elle a fait ses études, elle est devenue femme d’affaire en Centrafrique où elle détient une entreprise de courtage en assurance. Elle est aujourd’hui mère de trois enfants, dont deux vivent en France. Catherine Samba-Panza a choisi de conserver uniquement la nationalité centrafricaine pour montrer son attachement au pays. Elue maire de Bangui en 2011, elle a fait en sorte de rétablir les services administratifs après la mise à sac de la capitale par les rebelles de la Séléka en mars 2013. Le quotidien français La Croix, lui a alors offert son surnom de maire courage. L’idée de la citoyenneté centrafricaine, l’éducation et la promotion des femmes sont pour elle des combats prioritaires, qu’elle entend intensifier maintenant à la tête de l’état.

La présidente de transition entre en fonctions alors que l’Union européenne a approuvé le 17 janvier, l’envoi d’un millier de soldats en soutien aux 1 600 Français de l’opération Sangaris et aux 4 400 militaires de la force africaine de maintien de la paix (Misca). Cette force européenne devrait être basée dans les environs de Bangui. L’UE espère obtenir un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies dans la semaine, afin de déployer les premiers soldats fin février. De plus, 500 millions de dollars provenant d’un accord d’aide entre l’UE et l’ONU en faveur de la Centrafrique, devraient être débloqué.