Soudan du Sud : 200 personnes fuyant Malakal sont mortes noyées

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Au moins 200 civils sud-soudanais sont morts dans le naufrage d’un ferry. Selon l'armée qui a rapporté le drame mardi matin, les passagers tentaient de fuir Malakal, capitale de l'État du Haut-Nil, où d'intenses combats de rue ont recommencé mais le bateau pris d'assaut n’aurait pas résisté. Nous avons entre 200 et 300 personnes noyées, dont des femmes et des enfants Le bateau était surchargé, a déclaré Philip Aguer, porte-parole de l'armée. Plusieurs médias locaux ont précisé que l'accident était survenu dans la nuit de dimanche à lundi.Depuis la mi-décembre, le pays est ravagé par un conflit entre l'armée gouvernementales et des rebelles. Ces intenses combats sont alimentés par une rivalité entre le président sud-soudanais Salva Kiir et Riek Machar, limogé de son poste de vice-président en juillet. L'actuel président accuse Riek Machar de tentative de coup d'État. Ce qu'il nie et reproche à Salva Kiir de chercher à éliminer ses rivaux.


A Addis-Abeba, les négociations en vue d’un cessez-le-feu sont entre le gouvernement de Juba et les rebelles sous l'égide de pays d'Afrique de l'Est. Mais les pourparlers échouent toujours sur la question de la libération des onze détenus arrêtés en décembre pour complot contre Salva Kiir. Les rebelles exigent leur libération préalable à tout accord sur la fin des hostilités.


Afin de s’emparer de la ville, les rebelles ont lancé mardi une grande offensive à Malakal. Hier, mercredi, des tirs sporadiques ont retenti au nord de l'aéroport situé tout près. Selon plusieurs sources concordantes, Malakal serait quasi entièrement aux mains de la rébellion. La ville pétrolière sur les rives du Nil Blanc, a déjà changé de mains deux fois depuis mi-décembre. Selon Toby Lanzer, chef des opérations humanitaires de l'ONU, qui a évoqué des batailles de chars, le nombre de réfugiés dans la base locale serait passé de 10 000 à 19 000. Plus d'une centaines de personnes ont été blessées par des balles perdues, trois sont mortes et une roquette a atterri dans le camp sans exploser.


Dans l’est du pays, l’armée gouvernementale tente toujours de reprendre le contrôle de Bor, la capitale du Jonglei. Sans succès pour le moment. Le port de Mongalla, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale sud-soudanaise Juba, sur la route de Bor, est également le lieu d'affrontements armés. Nous contrôlons complètement la zone, a affirmé le porte-parole de l'armée, Philip Aguer, contredisant l’annonce de la prise du port par les rebelles. Il a cependant confirmé que des combats violents étaient en cours à une vingtaine de kilomètres au sud de Juba.

Les habitants fuient les affrontements à caractère ethnique opposant la tribu dinka du président Salva Kiir aux Nuer de son rival Riek Machar .

Selon les Nations Unies, cette guerre civile a fait, en un mois, près de 10 000 morts et 400 000 déplacés dont des dizaine de milliers ont trouvé refuge dans des pays voisins, notamment en Ouganda.