Malte : naufrage de réfugiés syriens. 36 morts

  • Imprimer

Le naufrage survenu vendredi 11 octobre, au large de Malte et de l'île italienne de Lampedusa, a fait 36 morts, en majorité des Syriens.

Les autorités italiennes et maltaises en ont sauvé plus de 200.

Le bilan pourrait s'alourdir car nous n'avons pas de liste et ne savons pas combien de passagers chercher, expliquait dimanche un porte-parole du gouvernement maltais. Leur nombre est estimé entre 270 et 400.

Comme le 3 octobre où la tragédie avait causé 363 morts et seulement 155 rescapés Érythréens, les naufragés syriens étaient partis des côtes libyennes où ils avaient embarqué à Zouara, à 60 km de la frontière tunisienne. Ils ont témoigné avoir été suivis pendant plusieurs heures par des miliciens libyens qui ont tiré sur l'embarcation, blessant deux personnes et provoquant le naufrage. "Le bateau a commencé à prendre l'eau, il s'est rempli très vite" et tout le monde s'est retrouvé à la mer, a déclaré Mohammed, un rescapé syrien avec sa fille de 5 ans à ses côtés mais sans nouvelles de sa femme Taghrid, enceinte de jumeaux, ni de leur autre fille de 7 ans.

Les miliciens nous ont suivis, puis ils ont pointé leurs armes sur nous, réclamant de l'argent ou bien nos reins, nos foies… Comme personne ne donnait rien, ils ont commencé à nous tirer dessus, transperçant l'embarcation qui s'est dégonflée, a raconté Aisha, une Libanaise de 25 ans, accompagnée de son mari syrien.

Selon d'autres témoignages dans les médias italiens, les tirs pourraient provenir d'un affrontement entre bandes rivales de trafiquants, en pleine mer.

Pour la traversée les survivants ont dit avoir payé 1 500 $ par adulte et 900 $ pour les enfants. Le capitaine du bateau, un Tunisien reconnu par des survivants, a été arrêté par les autorités maltaises, selon les médias.

Les nombre de réfugiés secourus sur les côtes italiennes et maltaises n'a cesser d'augmenter dimanche. Dans l'urgence, des familles ont été séparées… Plus de 380 personnes ont été recueillies sur deux embarcations et emmenées vers Pozzallo en Sicile, tandis qu'une centaine d'autres ont été prises en charge par les autorités de La Valette à Malte. Des vedettes de la police douanière se sont également portées au secours de 200 migrants qui devaient débarquer dans la nuit à Reggio Calabre.

Le Premier ministre Enrico Letta et le chef du gouvernement maltais Joseph Muscat se sont entretenus de la mission militaro-humanitaire que Rome compte lancer cette semaine avec plus de bateaux et des moyens aériens. Un plan d'action détaillé sera présenté par le ministère de la Défense. Joseph Muscat s'est rendu dimanche en Libye. Il a estimé que l'Italie et Malte sont laissés seuls face à un problème énorme qui les dépassent. Il a déclaré attendre de l'Europe, lors du sommet des 24 et 25 octobre qui réunira les dirigeants, non pas de l'argent mais un engagement politique et une stratégie claire.