L’homéopathie bientôt déremboursée ?

La commission de transparence de la Haute Autorité de santé a adopté un projet d'avis sur un éventuel déremboursement de l'homéopathie.

Selon Libération, cette évaluation provisoire pencherait vers le déremboursement de l'ensemble des produits homéopathiques en s'appuyant sur un manque d'efficacité prouvée…, une fois que l'ensemble des étapes seront franchies l’avis sur les médicaments homéopathiques sera public et communiqué quand celui-ci sera définitif, insiste dans un communiqué la Haute autorité de santé qui refuse de commenter les informations des médias jusqu’à sa décision prévue en juin.

L'évaluation porte sur 1 200 médicaments homéopathiques en prenant en compte leur efficacité et leurs effets indésirables, leur place dans la stratégie thérapeutique, la gravité des affections auxquelles ils sont destinés et leur intérêt pour la santé publique. Le gouvernement s’est engagé à s'appuyer dessus pour continuer ou non de rembourser l'homéopathie…

Actuellement commence une phase contradictoire durant laquelle Boiron, Lehning et Weleda, les laboratoires concernés, ont 10 jours à partir de la réception du projet d'avis pour faire valoir leurs arguments, formuler des observations écrites et/ou demander à être entendus par la commission. La commission de la transparence doit ensuite répondre sous 45 jours. Le leader Boiron a déjà prévu qu’en cas de déremboursement il serait contraint de licencier 1 000 personnes, soit la moitié de ses salariés…

Selon un sondage Odoxa, publié en janvier, 72 % des Français croient aux bienfaits de l'homéopathie (Baromètre santé 360). Selon la CNAM, le remboursement de l'homéopathie n’a représenté que 129,6 millions d'€ sur un total de 19,9 milliards pour l'ensemble des médicaments en 2017.

Mais la polémique sur l’efficacité de l’homéopathie avait été relancée en mars 2018 avec d'une tribune dans Le Figaro, signée par 124 médecins fustigeant les traitements alternatifs à l’allopathie, qualifiés par eux de méthodes relevant de la croyance…

Les Académies de médecine et de pharmacie avaient affirmé que l'homéopathie ne devait pas continuer à être remboursée. Le collectif Fakemed, partisan d’une médecine basée sur des preuves scientifiques, avait applaudi…

Le ministère de la Santé avait donc saisi la HAS quant au bien-fondé du remboursement. Ce n’est pas à la solidarité nationale de payer pour des thérapies sans effets scientifiquement prouvés, a insisté, la ministre de la Santé, Agnès Buzin, dans Le Quotidien du Médecin en annonçant qu’elle se conformerait à la préconisation de la HAS… Il y a bien mieux à faire que d'utiliser des placebos !!! Si un médicament est nécessaire, il faut en utiliser un qui a fait la preuve de son efficacité. Sinon, il faut prendre le temps de l'expliquer au patient (réassurance, hygiène de vie, comportement, prévention...). Mais on peut très bien se passer de placébo, surtout aux frais du contribuable, à notre époque, avance une soignante dans les commentaires sur site du Quotidien du Médecin.

L’évaluation par la HAS, n'est que pure hypocrisie. L'État n'a aucune scrupule à dépenser de l'argent pour valider une enquête, dont il était le principal instigateur, a rétorqué un interne.

A l’heure où explosent tant de scandales mettant en cause des médicaments tout à fait autorisés, cette décision est emblématique des choix politiques de LREM en matière médicale…

Une pétition contre le déremboursement de l’homéopathie revendique près de 400 000 signatures.