Syrie : les Kurdes en appellent à l’aide occidentale

Dans la guerre contre l'EI, les Kurdes ont fourni l'essentiel des forces terrestres à la coalition internationale.

Pourtant, après l'annonce de Donald Trump du prochain retrait des 2 000 soldats américains, ils se retrouvent seuls face à la Turquie… pour défendre le Rojava, région autonome constituée dans le nord-est de la Syrie depuis le début du conflit en 2011.

La milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) domine l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) contre Daesh.

Les FDS assiègent les djihadistes dans un dernier réduit à Baghouz, près de la frontière irakienne, soutenus dans leur offensive par une coalition internationale. Le commandement américain fournit un puissant appui aérien mais seulement quelques unités spéciales au sol. Avec leur disparition, la milice kurde sera fragilisée…

Ankara multiplie les menaces d'intervention. La Turquie s'oppose en effet à la création d'un territoire autonome kurde. Elle les YPG comme la branche syrienne du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), c’est-à-dire des terroristes… Les centaines de prisonniers djihadistes compliquent la situation.


Abandonnés par les Occidentaux ?

Après l'ultime offensive contre Daesh à Baghouz, les Kurdes syriens craignent d'être lâchés par les Occidentaux une fois l’EI vaincu.

Pour résister à la Turquie, ils exhortent les Européens et les Etats-Unis à contribuer à la création d'une force internationale dans le nord-est syrien.

Ils menacent de se tourner vers Bachar Al-Assad s’ils ne sont pas entendus…

Ces pays ont des engagements politiques et moraux [...] S'ils ne les tiennent pas, ils nous lâchent, a rappelé Aldar Khalil, un haut responsable kurde syrien. Si les pays européens et les Etats-Unis ne font rien, on sera obligé de s'entendre avec le régime pour qu'il envoie ses forces militaires sur les frontières et les protège, a-t-il avertit. En tant que membre permanent de l’ONU, la France peut faire une proposition au Conseil de sécurité pour notre protection, sollicite Aldar Khalil. Comme proposer une force internationale entre nous et les Turcs ou protéger notre ciel, évoque-t-il.