Sortie de Grâce à Dieu, film de François Ozon

Comme initialement prévu, Grâce à Dieu, récompensé samedi, à Berlin, sera sur les grands écrans ce mercredi 20 février. La justice a autorisé sa sortie…

Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a rejeté la demande de report du film, a indiqué Me Emmanuel Mercinier, l'avocat de Bernard Preynat, à l'origine de l'assignation estimant que le film porte atteinte à sa présomption d’innocence.

Le film de François Ozon s’est inspiré du combat des victimes de ce prêtre mis en examen depuis février 2016 pour agressions sexuelles sur mineurs, à Lyon.

Bernard Preynat est placé sous le statut de témoin assisté concernant des faits de viols présumés sur 3 autres mineurs et pourrait être jugé fin 2019.

Cela signifie que le film, avec les avertissements qui l'accompagnent, de suspendre sa sortie jusqu'à la décision du procès, s’est félicité de son côté Me Paul-Albert Iweins, l'un des avocats du producteur et du distributeur du film.

Rompre le silence d'institutions puissantesGrâce à Dieu raconte la naissance de l'association de victimes La Parole Libérée, fondée par d'anciens scouts lyonnais

 qui ont dénoncé les agissements de Bernard Preynat. Au total, l'association recense près de 85 victimes. Le film en suit 3, incarnées par les acteurs Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud.


Dans son film, François Ozon a changé les noms sauf celui du prêtre, et ceux du cardinal Philippe Barbarin, évêque de Lyon  et Régine Maire*, ancienne bénévole du diocèse Ces derniers actuellement jugés pour ne pas avoir dénoncé à la justice les agissements du père Preynat.

Le festival du film de Berlin a décerné sa 2e récompense majeure après l'Ours d'or à ce long métrage, tourné en secret l'an dernier Alexandre, François et Pierre-Emmanuel, vous êtes mes héros !,  a déclaré François Ozon en recevant son trophée.

 Je veux partager ce prix avec les hommes libres qui m'ont inspiré  Ils ont été victimes d'un prêtre pédophile, a ajouté, ému, le réalisateur français. Je ne sais pas si le film va pouvoir être projeté en France. Nous faisons face à de grosses résistances, avait alors indiqué François Ozon en conférence de presse.

*Régine Maire a mis en demeure François Ozon de retirer son nom du film.