Zimbabwe : Mnangagwa remporte la présidentielle. 6 morts

Au Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, 75 ans, candidat de la Zanu-PF, président sortant et successeur de Robert Mugabe, a été réélu.

Le Crocodile a été proclamé vainqueur avec 50,8 % des voix du scrutin du 30 juillet, contre 44,3 % pour Nelson Chamisa, candidat du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), son principal adversaire, a annoncé ce 3 août le président de la commission électorale qui en précisant le nombre de voix  2,46 millions contre 2,15 millions.

La commission électorale avait déjà annoncé la victoire aux législatives de la Zanu-PF, reprise en main par Emmerson Mnangagwa.

Merci Zimbabwe ! Unissons-nous dans la paix, l'unité et l'amour… Ensemble, construisons un nouveau Zimbabwe pour tous, a publié Emmerson Mnangagwa sur Twitter, saluant un nouveau départ. Même si nous avons été divisés pendant les élections, nous sommes unis dans nos rêves, a-t-il ajouté.

A Harare, un petit groupe de sympathisants de la Zanu-PF dansaient devant l'hôtel Rainbow Towers, où se trouvaient les bureaux de la commission électorale, mais les rues de la capitale et de Bulawayo (sud), fief de l'opposition, étaient quasiment désertes. Des militaires étaient visibles à des points névralgiques. Les autorités avaient assuré qu'elles parachèveraient la transition démocratique du pays

Les opposants dénoncent des fraudes

Les résultats sont faux, a déclaré Morgan Komichi, porte-parole du MDC, avant même la proclamation des résultats officiels. Nous allons dénoncer l'ensemble du processus devant un tribunal, a-t-il assuré arguant que les délégués de l'opposition avaient été évacués de la commission électorale par la police avant de pouvoir vérifier les chiffres.

6 partisans ont été tués lorsque l'armée a dispersé les manifestants, à balles réelles… dans le centre de Harare. Convaincus de la victoire de Nelson Chamisa, ils accusaient la Zanu-PF au pouvoir de chercher à truquer les résultats. Des rafales d'armes automatiques avaient été entendues dans les rues de la capitale. Les forces de sécurité ont fait usage de grenades lacrymogènes et déployé des blindés pour disperser les militants du MDC, massés devant des bureaux temporaires de la commission électorale.

Le gouvernement avait prévenu qu'il ne tolérerait aucune contestation…. et s'est engagé à réprimer à nouveau d’éventuelles émeutes dans la rue. Nous ne tolérerons pas les agissements que nous venons  d’observer, a averti Obert Mpofu ministre de l'Intérieur. L'opposition ferait une grosse erreur en prenant l'attitude du gouvernement pour de la faiblesse, a-t-il insisté. Le président Emmerson Mnangagwa, avait affirmé auparavant qu'il tiendrait l'opposition pour responsable de toute perte humaine lors de manifestations post-électorales. Nous condamnons dans les termes les plus forts, la brutalité dont nous avons été victimes aujourd'hui sans aucune raison, a dénoncé Nkululeko Sibanda, le porte-parole du MDC devant la presse. Nous appelons les responsables politiques et la population dans son ensemble à la retenue et au rejet de toute forme de violence en attendant le règlement des disputes et l'annonce des résultats de l'élection, avait déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint de l'ONU.

Zimbabwe : 2 présidents depuis l’indépendance en 1980

Robert Mugabe, qui a dirigé d'une main de fer le pays pendant 37 ans. Emmerson Mnangagwa, arrivé au pouvoir en novembre après un coup de force de l'armée. Tous 2 sont issus de la Zanu-PF . Près de 5,6 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes ce 30 juillet pour ce premier rendez-vous électoral post-Mugabe…