Faux steaks : sordide arnaque !

Depuis juillet 2018, 780 tonnes de steaks hachés ont été livrées à La Croix Rouge, Les Restos du Cœur, le Secours Populaire Français, et la Fédération française des banques alimentaires

Un achat groupé  d'une valeur de 5,2 millions d'€.

Le fournisseur n'avait pas été sollicité directement par les associations, mais il était sélectionné par l'Etat après un appel d'offres, dans le cadre du Fonds européen d'aide aux plus démunis…

Les associations venant en aide aux plus démunis ont donné l'alerte au mois de mars : le goût, la couleur et la texture du steak haché qu’elles destinaient à leurs bénéficiaires leur paraissaient inhabituelles.

La distribution a été suspendue et le produit analysé par les services de la répression des fraudes.

Le steak haché ne contenait pas de… steak

Résultat : Pas viande mais du gras et de la peau mixé avec du soja et de l'amidon. Des ingrédients évidemment non-autorisés…  Mais le fournisseur incriminé, une entreprise française dont la fabrication est délocalisée en Pologne, a tout de même réussi à écouler 7 millions d’exemplaires !

Certes, ces matières premières de très mauvaise qualité, ne présentent heureusement aucun danger pour la santé. Mais il s’agit encore d’un scandale alimentaire… Un de plus, et ici la tromperie sur la marchandise couplée à la recherche d’un profit maximal sur le dos des plus démunis sont particulièrement répugnant et méprisable !

Les fraudeurs risquent 2 ans de prison et 1,5 million d'€ d'amende pour fraude en bande organisée. On va transmettre au procureur, a annoncé la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances. Il est hors de question que cela se reproduise ! s’est insurgé Agnès Pannier. C'est un message envoyé aux entreprises : c'est du pénal…, a-t-elle insisté.

Pour prolonger l'enquête, la France a saisi les autorités polonaises, ajoute la Direction des fraudes.

L’Interprofession Elevage et Viande porte également plainte et demande une sévérité exemplaire. Sur France Inter, Dominique Langlois, président d’INTERBEV, fustige la course au fric permanente et prône le développement du circuit court qui facilite la transparence…