Macron & Les Gilets jaunes : Je vous ai presque entendu…

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On attend une sincérité ! avaient prévenu les Gilets jaunes qui ont fustigé le silence du président dont ils réclament chaque jour la démission sur les ronds-points qu'ils occupent …

Ce 10 décembre à 20h, Emmanuel Macron a annoncé Lors d’une allocution télévisée, une série de mesures concrètes* pour tenter de désamorcer la colère des Gilets jaunes qui manifestent  depuis 5 semaines :

• Le SMIC augmentera de 100 € dès janvier 2019, sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur, a précisé le président de la République.

Pas de coup de pouce ! avait pourtant affirmé Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, arguant qu’une augmentation du salaire minimum supérieure à l'indice de l'inflation, détruirait des emplois

• La hausse de la CSG sera supprimée pour les retraités qui perçoivent moins de 2 000 €/mois par mois dès 2019.

• Les heures supplémentaires seront défiscalisées.

Cependant Emmanuel Macron exclu le rétablissement de l'ISF, comme le réclament les Gilets jaunes,  argumentant que depuis qu’il existe, cet impôt n’avait pas amélioré la situation économique du pays.

La colère est juste à bien des égards et peut être notre chance, a-t-il dit. Mais rien ne se construira de durable tant qu'on aura des craintes sur la paix civile, a insisté le président.

Par ailleurs, le chef de l’Etat a demandé à tous les employeurs qui le peuvent de verser une prime de fin d'année à leurs employésSans impôt, ni charge, a-t-il assuré.

Emmanuel Macron se devait de trouver des mots qui apaisent face à la crise des Gilets jaunes, avait affirmé le ministre des Finances, Bruno Le Maire, avant ce discours, actuellement le plus important depuis le début son quinquennat.

L’objectif principal étant d’éviter un nouveau samedi de contestation… L’acte V de la mobilisation avait rassemblé ce 8 décembre 136 000 manifestants et totalisé un nombre record d'interpellations. Il y a eu plus 320 blessés et des dégâts importants, notamment à Paris, Bordeaux et Toulouse.

La Banque de France a révisé à 0,2 % contre 0,4 % précédemment, le taux de croissance du PIB français pour le 4 e trimestre. Ce n'est pas rattrapable, a déploré le ministre de l’Economie. C'est la réalité des commerçants, des indépendants, qui ont vu leurs magasins samedi abîmés, vandalisés, pillés, a insisté Bruno Le Maire.


*Le contenu n’avait pas été dévoilé avant aux partenaires sociaux…

Le chef de l'État entendait renouer le dialogue. Il avait préparé son allocution en s'entretenant avec les responsables des syndicats, du patronat, les assemblées et des associations d'élus locaux. A l’issue de la rencontre, plusieurs participants ont déclaré que le président les avait écoutés mais sans donner aucun élément de réponse, a souligné Laurent Berger, leader de la CFDT. Aucune mesure n'a été annoncée, le président nous a simplement écoutés, a ajouté Hervé Morin, président de Régions de France.

L'exécutif prévoit de revoir largement sa feuille de route pour janvier. Mais Bruno Le Maire a exclu de revenir sur la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) pour les retraités.

Le discours à la Nation était aussi important sur le fond que la forme. De sa posture va découler la suite du mouvement.

Il va falloir des mesures fortes et solides tout de suite mais on a peu d'espoir, avait déclaré Laetitia Dewalle, une porte-parole de la contestation dans le Val-d'Oise. On attend de la part d'Emmanuel Macron qu'il ne soit pas dans un rôle, a-t-elle ajouté. otre mandat, c'est la baisse des taxes, a insisté Stanislas Guerini, nouveau délégué général LREM, jugeant que la majorité devrait peut-être accélérer sur ce terrain face aux revendications des manifestants…Les députés socialistes, Insoumis et communistes, pourraient décider de déposer une motion de censure contre le gouvernement, a indiqué Boris Vallaud, député PS des Landes.