Sahara occidental : le Maroc perd patience face au Front Polisario

Entre le Maroc et l'Algérie, les tensions continuent d’augmenter autour de la gestion du Sahara occidental.


C’est un espace de 266 000 km² qui s'étend du Nord-Ouest de l'Afrique, bordé par la province marocaine de Tarfaya au nord, l'Algérie au nord-est, la Mauritanie à l'est et au sud, tandis que sa côte ouest donne sur l'Atlantique. Il s’agit du seul teritoire du continent africain au statut post-colonial non réglé : le Maroc en contrôle 80 %, le Front Polisario, armé par l’Algérie, 20 %.

A Laâyoune, ancienne capitale du Sahara occidental, les autorités marocaines ont organisé ce 9 avril une grande manifestation patriotique.

Pendant près de 3 h, leaders des différents partis politiques, élus locaux et responsables régionaux ainsi les chefs de tribus ont défilé à la tribune pour dénoncer menaces et provocations du Front Polisario. Et faire allégeance à Mohammed VI, roi du Maroc…

Nous sommes tous mobilisés pour défendre la souveraineté marocaine et l'intégrité territoriale dans le cadre d'un front uni sous l'égide du roi, a déclaré Saad Eddine El Othmani, le Premier ministre, dès l'ouverture de la réunion dont le but était de montrer au monde entier que le pays est uni pour défendre l'intégrité territoriale du royaume.

L’Algérie finance, abrite et soutient diplomatiquement le Polisario, avait déclaré Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères marocain. Pour lui, les mouvements des forces indépendantistes constituent une menace au cessez-le-feu signé en 1991, après 16 ans de guerre au Sahara.

De tels agissements compromettent sérieusement le processus politique, avait insisté Nasser Bourita qui avait déjà demandé aux Nations unies et à Alger de prendre leurs responsabilités pour que le Front Polisario cesse son expansion au Sahara occidental…

L'ONU avait répondu que la Minurso, sa mission au Sahara occidental, n'avait observé aucun mouvement d'éléments militaires dans le territoire nord-est.  

De son côté, le Front Polisario, qui a obtenu un rang d'observateur auprès des Nations unies, a démenti…

Par canal diplomatique*, le Maroc aurait donc fait savoir à l’Algérie qu’il était prêt à intervenir militairement si le Front Polisario ne se retirait pas de la zone tampon, à l’est du mur de défense au Sahara occidental.

Puisque l'Algérie arme le Polisario, le Maroc demande que l'Algérie prenne part au processus politique, assume ses responsabilités dans la recherche d'une solution et prenne ses responsabilités dans la genèse de ce différend régional.

Le Front Polisario réclame un référendum d'autodétermination, susceptible de pouvant conduire à l'indépendance. Mais le Maroc n’envisage pas plus qu’un statut d'autonomie sous sa souveraineté.

*vraisemblablement un diplomate selon Middle East Eye