Décès Winnie Mandela : des obsèques nationales pour l’égérie anti apartheid

  • Imprimer

Winnie Mandela est décédée ce 2 avril à l’âge de 81 ans hôpital Milpark de Johannesburg.

Une combattante indomptable, bien que controversée*, notamment après sa rupture avec Nelson Mandela, son mari…

Elle représentait autant que lui la lutte contre l’apartheid, ce régime qui décrété la suprématie blanche et imposé les lois raciale en Afrique du Sud de 1948 à 1991. Plus de 40 ans de violences… et de souffrance qui ont pesé sur le destin du pays.

Dès 1994, Winnie Mandela manifeste son désaccord avec la stratégie de négociation choisie Mandela. Pour elle, seule la lutte armée pouvait déboucher sur une victoire claire et nette. Elle croyait au rapport de force, pas au dialogue. Winnie Mandela a toujours été une des voix les plus critiques de l'ANC. Jusqu’à la fin. Le concept de Nation arc-en-ciel est une illusion, déclarait-elle en septembre 2017 à Jeune Afrique.

Au sein du parti, son titre de présidente de la Ligue des femmes lui a pourtant conféré une influence considérable. Sans elle Thabo Mbeki n'aurait jamais pu la vice-présidence promise à Cyril Ramaphosa. De même, Winnie favorisera l’ascension de Jacob Zuma, puis celui du courant contestataire représenté par Julius Malema, ancien leader de la Ligue de la Jeunesse.  En revanche, rien n'indique que Winnie ait participé à l’éviction de Jacob Zuma, écarté récemment au profit de... Ramaphosa

*Son garde du corps l'a accusé de l’assassinat, en janvier 1989, d’un militant de l'ANC, âgé de 14 ans. Stompie Moketsi était soupçonné d'espionnage au profit du pouvoir blanc.

La responsabilité de Winnie MAndela est avérée. Elle a été condamnée en 1991 à 6 ans de prison mais sa peine est finalement commuée en une amende sur la base d'un alibi incertain… Et cela ne l'a pas empêché d'être nommée vice-ministre des Arts…